Jour de la Marmotte: d’où vient la curieuse tradition

Agence QMI
Printemps hâtif ou tardif: dimanche, les yeux seront rivés vers Fred, la marmotte québécoise, qui doit sortir de sa tanière pour faire sa prédiction météorologique annuelle. Mais d’où vient cette curieuse tradition, et peut-on vraiment s’y fier?
Quand célèbre-t-on le jour de la Marmotte?
Chaque année, le jour de la Marmotte est célébré le 2 février, ce qui correspond à la fête chrétienne de la Chandeleur, qui tombe environ à mi-chemin entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps, selon l’Encyclopédie canadienne.
La marmotte doit-elle voir son ombre ou pas?
La tradition veut que si en sortant de sa tanière, la marmotte voit son ombre, l’hiver va se poursuivre pour un autre six semaines, alors que si le temps est nuageux et qu’elle ne la voit pas, le printemps arrivera bientôt.

D’où vient la tradition?
Cette curieuse légende tire son origine de l’Europe médiévale, alors qu’à l’époque, on croyait que la fête de la Chandeleur permettait de prédire la durée de l’hiver, selon l’Encylopédie canadienne.
Cette croyance était par ailleurs réverbérée dans divers vieux proverbes provenant d’Écosse et de l’Angleterre, dont le fameux «If Candlemas Day is bright and clear, There’ll be twa [two] winters in the year», qui signifie que si la Chandeleur est lumineuse et claire, il y aura deux hivers.
Puis, un rapport aurait été établi entre la fin de l’hiver et l’éveil des animaux en hibernation au point où certains colons européens, en particulier des Allemands, auraient apporté avec eux des marmottes – l’un des animaux hibernants les plus répandus – en Amérique du Nord pour prédire la durée de l’hiver aux alentours de 1887, peut-on lire.
Lors des vieilles célébrations de la Chandeleur, les paysans confectionnaient des crêpes en symbole de prospérité pour l’année à venir: une tradition que l’on peut encore retrouver aujourd’hui lors du jour de la Marmotte.
Des marmottes célèbres
Outre Fred la marmotte de Val-d’Espoir, qui prédit la durée de l’hiver pour le Québec, près d’une dizaine de marmottes poursuivent la tradition à travers le Canada chaque année. Normalement, lors du décès de l’une d’entre elles, une autre est sélectionnée pour reprendre le titre.

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La doyenne du Canada, Wiarton Willie, de Wiarton en Ontario, tient la tradition depuis 1956. Chaque année, le rôle était tenu par une marmotte albinos jusqu’en 2022, puisqu’aucune marmotte albinos n’était alors disponible.
Dans le reste du pays, l’Encyclopédie canadienne a listé:
- Balzac Billy, de Balzac en Alberta;
- Brandon Bob, de Brandon au Manitoba;
- Winnipeg Willow, de Winnipeg au Manitoba;
- Gary the Groundhog, de Kleinburg en Ontario;
- Oil Springs Ollie, de Oil Springs en Ontario;
- Two Rivers Tunnel de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse et
- Shubenacadie Sam, de Shubenacadie en Nouvelle-Écosse.
De son côté, la ville de Toronto fait preuve d’originalité depuis 2014, alors qu’elle emploierait plutôt les services d’un coati sud-américain, nommé Dundas Donna, pour prédire la durée de l’hiver.
Aux États-Unis, la marmotte la plus célèbre se prénomme Phil et demeure à Punxsutawney en Pennsylvanie, où la tradition est tenue depuis 1887, selon l’Encyclopédie.

Peut-on vraiment s’y fier?
Les marmottes seraient loin d’être fiables, alors que leurs prévisions n’auraient eu qu’un taux de succès de 37% dans les 30 à 40 dernières années, signifiant qu’elles auraient été erronées près du deux tiers des années, selon l’Encyclopédie canadienne.
Mais même s’il faut prendre les prévisions de ces rongeurs avec un grain de sel, il n’en demeure pas moins que l’étrange tradition est une belle façon de célébrer l’arrivée du printemps et des saisons plus chaudes à venir, même en plein cœur de l’hiver.