Joueurs des Tigres accusés d'agression sexuelle: Isabelle Charest souhaite que la LHJMQ se montre exemplaire

Jessica Lapinski
La ministre déléguée à l’Éducation et responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, peine à comprendre que la LHJMQ attende 48 heures avant de rendre une décision dans le dossier des deux joueurs des Tigres de Victoriaville accusés d’agression sexuelle mardi.
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« Je m’explique mal que la ligue ne soit pas déjà arrivée avec une décision, qu’elle attende 48 heures pour prendre fait et acte de gestes que l’on connaissait déjà », a déclaré Mme Charest, mardi.
« Je m’attends à ce que la ligue soit exemplaire, qu’elle donne l’exemple, a ajouté la ministre. Ce sont des accusations qui sont très graves.
Mme Charest a dit ne pas avoir été en contact avec la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) depuis que Nicolas Daigle et Massimo Siciliano ont été formellement accusés d’agression sexuelle.

Mais la ministre avait discuté avec la ligue à la suite de l’annonce de la participation des deux joueurs au camp d’entraînement des Tigres, en août.
« Je leur [avais] réitéré l’importance d’être exemplaire, a-t-elle commenté. On connaît le statut du hockey au Québec. C’est important, ils doivent agir comme des modèles. Ils m’ont assuré qu’ils allaient [le faire]. »
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« Culture du viol »
Roxane Ocampo, du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, voit dans ces accusations une preuve que « le monde du sport n’est pas à l’abri de la culture du viol ».
« La majorité des survivantes ne sont pas crues quand elles parlent pour la première fois de leur agression, a-t-elle déclaré. On a vu ce réflexe de remettre en doute la parole de la survivante dans cette saga. On aimerait qu’on cesse d’alimenter cette attitude-là. »
Contrat d’engagement
Du côté de la ligue, on assure poser des actions afin de prévenir les gestes à caractère sexuel. Les joueurs visionnent notamment en début d’année une vidéo sur la notion de consentement.
Les athlètes doivent aussi signer un contrat d’engagement qui stipule que tous les comportements inappropriés et criminels peuvent entraîner une suspension et/ou une expulsion de la LHJMQ, nous a-t-on fait savoir.
– Avec la collaboration de Kevin Dubé et de Marc-André Gagnon