«Je n’avais plus d’amis, plus de contrat»: Josiane Stratis revient sur les dénonciations à son endroit

Jean-Michel Clermont-Goulet
«Le lundi, je n’avais plus d’amis, plus de contrat, plus rien. En une semaine.» À l’été 2020, la vie de Josiane Stratis bascule après la publication d’une dénonciation sur Facebook qui la visait, ainsi que sa sœur.
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L’ex-blogueuse se confie à Geneviève Pettersen sur cette période difficile et sur les conséquences de la culture du bannissement, dans le cadre du documentaire Le tribunal populaire, disponible sur la plateforme Vrai.
Le 27 juillet 2020, en pleine vague de dénonciation, une ancienne collaboratrice des blogues qu’elle a fondés avec sa sœur Carolane, Ton petit look et TPL Moms, raconte, dans une publication Facebook, avoir subi en 2016 de l’abus psychologique de la part des «jumelles de la mode».
«[L’intimidation et l’abus psychologique] m’ont vraiment affectée, autant sur le plan personnel que professionnel. Je pensais que je n’allais jamais m’en remettre», mentionne Jessica Paquin, qui participe également au documentaire.
Elle affirme notamment avoir reçu des commentaires sur ce qu’elle mangeait à l’heure du dîner, alors qu’elle souffrait de troubles alimentaires, et que, dit-elle, les deux sœurs étaient au courant.
Tout perdre en une semaine
La dénonciation de Jessica Paquin, publiée un lundi, génère de nombreuses réactions. Le mercredi, Josiane Stratis publie une réplique qui «passe mal sur Facebook» et la retire. Puis, elle ferme ses réseaux sociaux. Le dimanche, un texte d’excuses cosigné par les deux sœurs est mis en ligne.
Pendant cette semaine, Josiane Stratis affirme avoir reçu une centaine de menaces de mort. Elle ne s’en cache pas: l’idée de s’enlever la vie lui a traversé l’esprit.
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«Admettons, la première fois qu’on te dit que tu devrais te suicider, là, ce n’est pas drôle. La 100e non plus. Mais à la 100e, il y a les 99 autres fois auxquelles tu as dû te dire “non, je ne me suiciderai pas”».
Quelques mois plus tard, elle jure qu’elle ne va pas s’arrêter de vivre pour «pour des gens qui ne m’aiment pas».
Des excuses attendues
Jessica Paquin n’a jamais reçu les excuses qu’elle aurait souhaitées à la suite de sa dénonciation. «J’aurais aimé ça, parce que ça aurait montré qu’il y a du regret et de la sincérité», explique-t-elle.
Josiane Stratis affirme pour sa part ne pas avoir voulu entrer en contact avec son ex-collaboratrice pour que son approche ne soit pas perçue comme une «agression».
Geneviève Pettersen demande finalement aux deux intervenantes si les dénonciations publiques en valent le coût.
Pour Josiane Stratis, «ce n’est pas en détruisant la vie des gens que les victimes iront mieux».
Jessica Paquin voit pourtant ces dénonciations différemment. Elle assure que sa publication l’a aidée à passer à autre chose et à «aller de l’avant», en tenant les deux sœurs responsables de leurs propos et leurs comportements.
Le documentaire Le tribunal populaire est disponible sur la plateforme Vrai:
SI VOUS AVEZ BESOIN D’AIDE
Ligne québécoise de prévention du suicide
- www.aqps.info
- 1-866-APPELLE (277-3553)
Jeunesse, J’écoute
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