José Gaudet avoue avoir été trop payé durant ses dernières années à la radio
Pierre-Luc Houle
Dans un épisode du balado Sans Limite, animé par Hugo Girard, José Gaudet a livré un témoignage rare et sincère sur l’envers du décor de sa carrière d’humoriste et de vedette radio. Avec une honnêteté désarmante, l’ex-membre des Grandes Gueules a affirmé une chose qu’on n’entend pratiquement jamais dans le milieu artistique: «J’ai été trop payé.»
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Celui qui a connu un immense succès avec son duo comique à la radio et sur scène revient sur les premières années difficiles des Grandes Gueules, où il gagnait 35 000 $ par an tout en étant numéro un à Montréal. Il évoque aussi, sans détour, les années fastes qui ont suivi, celles où les contrats étaient bien plus lucratifs. Il confie n’avoir «pas été assez payé» pendant les 10 premières années, avant d’être «trop payé» dans les 5 dernières:
«J'ai pas été assez payé les 8, 9, 10 premières années de ma carrière. Puis j'ai été trop payé les 5 dernières.»
Lorsque Hugo Girard lui demande s’il est à l’aise de révéler le plus gros montant qu’il a gagné en une année, Gaudet refuse de répondre à la question.

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«Je ne suis pas à l’aise de te le dire [...], parce que les gens comprendraient pas comment ça peut arriver, puis il y aurait du jugement, puis ils comprennent pas non plus tous les sacrifices et les impôts, les taxes qui venaient avec ça. Les gens te regardent, pis ils réalisent pas ce que ça coûte en impôts. Moi, j'ai fait ma part beaucoup», confie-t-il.
L’humoriste qui roule actuellement son premier one man show, intitulé Y'était temps! soulève un point souvent ignoré: les artistes vivent des montagnes russes financières, puisque c’est un métier avec beaucoup d’instabilité: «Il y a des années où tu gagnes très bien ta vie, et ensuite, plus rien. On n’a pas de sécurité d’emploi. Pas d’assurances, pas de retraite garantie. C’est ça, le show business.»
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Il propose même une réflexion audacieuse: et si, au moment de la retraite, l’État reconnaissait les contributions fiscales exceptionnelles faites par les artistes dans leurs années de gloire? «Juste un rééquilibrage. Pas pour redonner de l’argent, mais au moins pour reconnaître ce déséquilibre sur une vie complète.»
Son témoignage ouvre un débat essentiel sur la perception du succès et des revenus dans le monde artistique, où les apparences sont souvent trompeuses. Même après des dizaines de millions générés grâce aux Grandes Gueules, ce qu’on retient surtout du discours de José, qui circule largement sur les réseaux sociaux, c’est qu’en échelonnant «sur une vie» tous les revenus qu’il a gagnés, bons ou moins bons, il affirme être «encore perdant».