Une dame de 71 ans a bien cru que c'était la fin pour elle mercredi matin quand un individu visiblement troublé est entré chez elle, à Jonquière, et s'est mis à la battre à coups de matraque.

Le calvaire a duré près d'une heure.

«Elle est montée, elle est allée porter ses affaires, elle n'a pas barré sa porte. Ça a frappé, elle s'est revirée de bord, il était déjà dessus et il la tapait avec une matraque», a raconté sa fille, Julie Tremblay.

«Il l'a frappée sans arrêt. Il l'a trainée partout et la seule chose qu'il lui disait c'était, “tu as ma machine, donne-moi ma machine, tu l'as volée.” Ma mère ne comprenait pas», a-t-elle soufflé.

Sa mère a été trainée par le bras dans plusieurs pièces de son appartement, dans les escaliers, tout en subissant les coups incessants de son agresseur.

«Ma mère a dit “il faut que je m'assoie, je n'ai plus de force, je suis fatiguée”», a ajouté la fille.

Elle a eu l’idée d’appeler un voisin qui connaissait son assaillant. À son arrivée sur les lieux, il a aussi été frappé à de nombreuses reprises. Il a toutefois pu retourner chez lui avec le prétexte de récupérer la fameuse machine, mais il a appelé les policiers à la place.

«S’il n'avait pas été dans son appartement, je ne pense pas qu'elle aurait passé au travers parce qu'à la fin, il a vraiment dit “je te descends dans mon appartement, je te découpe et je te mets dans mon congélateur.” Il l'aurait achevée, son but c'était de la tuer», a confié la fille de la septuagénaire.

Sa mère a été transportée à l'hôpital pour y traiter des blessures sévères.

«Ma mère a le dos fracturé, elle a la main cassée, elle a le nez cassé, parce qu'elle a reçu peut-être une trentaine de coups de matraque dans la face. Elle a des trous partout à cause de ses lunettes, mais c'est ça qui lui a probablement sauvé la vision. Je ne sais même pas pourquoi ma mère est encore debout. Je veux que les gens comprennent la gravité de la chose», a-t-elle affirmé.

Récidiviste violent

Son agresseur, Gabriel Talbot, est connu des policiers, avec ses problèmes de santé mentale et son lourd passé. Ce récidiviste a écopé de 13 ans de prison en 2011 pour trois tentatives de meurtre. Encore sous le joug des libérations conditionnelles, il est accusé d'introduction par effraction, de voies de faits graves et de menaces.

«Je sais que c'est un malade mental. Je ne veux pas que d'autres personnes comme lui fasse d'autres victimes. Ça aurait pu être ma fille que je fais garder de temps en temps parce qu'elle est malade», a expliqué Mme Tremblay.

Elle insiste sur l'importance d'agir pour que les personnes vivant avec un trouble de santé mentale soient prises en charge rapidement, et que les citoyens soient informés de leurs antécédents.

«Ils veulent les remettre dans la société mais à quel prix? Et là c'est ma mère qui a payé ce prix-là. La seule chose que j'espère, c'est que ce que je fais présentement amène quelque chose de positif à la cause», a-t-elle souhaité.

Julie Tremblay espère aussi avoir du soutien pour aider sa mère à passer au travers de cette terrible épreuve.