John Bowman pleurera dans la pluie


Benoît Rioux
Que ce soit au hockey, au football ou aux autres sports, les partisans de Montréal ont toujours eu faible pour les athlètes au grand cœur. Malgré la pluie prévue durant le match des Alouettes, samedi soir au Stade Percival-Molson, l’occasion sera belle pour les amateurs d’applaudir l’un d’entre eux : le retraité John Bowman.
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«On annonce de la pluie, donc vous ne verrez pas mes larmes quand je regarderai les vidéos sur l’écran géant!», a affirmé Bowman, jeudi, lors d’une vidéoconférence en vue de cet hommage organisé à la mi-temps de la partie entre les Alouettes et les Roughriders de la Saskatchewan.
«Et si je pleure dans la pluie, tu n’y verras que du feu», chante Mario Pelchat.
Or, les partisans des Alouettes connaissent Bowman, le grand émotif. Celui qui a défendu avec acharnement les couleurs de la formation montréalaise pendant 14 saisons comme ailier défensif, celui qui, à l’issue de son dernier match, le 10 novembre 2019, est demeuré longuement devant son casier pour pleurer. L’Américain aura passé l’ensemble de sa carrière dans la Ligue canadienne de football (LCF) à Montréal.
Le temps des adieux
Selon les informations obtenues, son numéro 7 ne sera pas retiré. Du moins, pas pour l’instant... On prévoit plutôt une promenade jusqu’au centre du terrain, soit à la ligne des 55 verges, traditionnellement appelée «Walk of Fame». Il y aura des vidéos diffusées, puis Bowman s’adressera à la foule.
«Ça signifie beaucoup pour moi, les partisans de Montréal m’ont aidé chaque jour pendant 14 ans et je pourrai leur dire aurevoir», a indiqué Bowman qui, avant le début de la présente saison, avait reçu un appel du directeur général Danny Maciocia pour lui signifier que ses services n’étaient plus requis avec les Alouettes.
Bowman, 39 ans, a compris la situation. Son temps était fait, même si Maciocia l’a alors décrit comme «l’un des plus grands joueurs dans l’histoire de l’organisation».
«Je pense évidemment aux deux conquêtes de la coupe Grey [en 2009 et 2010], a dit Bowman, à propos de ses plus beaux souvenirs avec les Alouettes. Mais à l’extérieur du terrain, j’ai toujours travaillé en souhaitant m’impliquer dans la communauté, auprès des enfants... Cette ville m’a accueilli les bras ouverts.»
Dans l’ombre de Calvillo
Déjà, Bowman avait le trémolo dans la voix en se confiant aux journalistes, jeudi, lui qui est d’ailleurs déjà arrivé à Montréal.
«À vous aussi, je veux vous dire merci, a ajouté Bowman en s’adressant aux membres des médias. Vous mettiez mon nom dans le journal. Il y avait Anthony Calvillo qui était vraiment bon, mais vous aviez reconnu que le numéro 7 n’était pas mauvais non plus.»
Et comment? Bowman a notamment réussi 134 sacs du quart avec les Moineaux. Il vient d’ailleurs au sixième rang dans l’histoire de la LCF à ce chapitre.
Futur membre du Panthéon?
À propos d’une intronisation au Temple de la renommée du football canadien, Bowman sait bien qu’il s’agit d’une possibilité, mais «ce n’est pas moi qui vote», souligne-t-il.
«J’ai toujours voulu contrôler ce que je pouvais contrôler et c’était dans ma façon de jouer sur le terrain», a résumé l’ancien joueur défensif.
Samedi soir, en prenant le micro pour s’adresser à la foule du Stade Percival-Molson, Bowman tentera à nouveau de garder le contrôle s’il n’est pas, comme c’est à prévoir, envahi par les émotions. Pour le retrait du numéro 7, on repassera.