Joe Grass ensorcelle le quai de Baie-Saint-Paul à l’aube, lors de la dernière journée du Festif!


Yves Leclerc, Agence QMI
BAIE-SAINT-PAUL – Dans la pénombre du lever du jour, vers 4h45, Joe Grass et le contrebassiste Morgan Moore se sont installés sur scène pour un concert intimiste et fantomatique qui a ensorcelé, lors de la dernière journée du Festif!, le quai de Baie-Saint-Paul.
Ils ont fait de la magie avec des chansons «folk-roots-expérimentales» provenant, en partie, de son album solo Falcon’s Heart.
Le ciel était gris et quelques gouttes de pluie venaient tout juste de tomber lorsque Joe Grass et Morgan Moore, de l’Orchestre Métropolitain, ont lancé leur prestation.
«C’est vraiment spécial au quai à cette heure du matin», a mentionné le guitariste connu pour son travail avec Patrick Watson. Il était un peu passé 4h45.
Des notes de guitare éparpillées, de la contrebasse et quelques effets électroniques ont lancé une longue introduction menant à la pièce Spoon.

On retrouve, tout au long de la prestation d’une heure, une variété de textures sonores. Il y a toutes sortes de sons et de subtilités.
L’archet glisse sur la contrebasse de Morgan Moore. Les sonorités qu’il produit sont graves et parfois puissantes. On imagine un navire, perdu en mer, tentant de sortir du brouillard. Les guitares sont très roots. Joe Grass frotte les cordes de son banjo avec un archet.
Les deux musiciens ont commencé leur concert dans la pénombre. On ne voit pas leurs visages. Seuls quelques lampadaires apportent un peu de luminosité jusqu’à ce que la lumière du jour fasse lentement son apparition.
Entre l’éveil et le rêve
Écrasés dans des fauteuils poires, les festivaliers sont assis dans des chaises et sur les rampes du quai. Certains sont debout. Les yeux bien fermés, tout le monde rêvasse. Certains, qui n’avaient pas acheté leur accès, sont sur la plage.
Les gens écoutent. Seuls quelques goélands lancent leur journée par quelques cris matinaux. Au loin, un navire circule sur le Saint-Laurent.

Durant le titre Guadalupe, Joe Grass et Morgan Moore créent un solide groove tout en intensité. Lors de la pièce-titre, Falcon’s Heart, le contrebassiste ajoute des sonorités de percussion en tapant sur son instrument.
Une variété de sons enrobe les chansons de Joe Grass. Un univers que les mélomanes et ceux qui vibrent aux explorations musicales non conventionnelles ont adoré.
Après plusieurs années sur les terres de l’hôtel Le Germain Charlevoix, Le Festif! s’est dirigé vers le quai de Baie-Saint-Paul pour ces incontournables concerts à l’aube. Un choix qui a permis d’amener un peu plus de volume et d’électricité dans ceux-ci. Ça, c’était vraiment cool pour lancer la journée.