Facture salée pour Jocelyne Cazin en Floride
La snowbird admet que l'augmentation des coûts et Donald Trump incitent des Québécois à vendre

Louis Deschênes
Jocelyne Cazin rêve parfois à Barcelone plutôt qu’à la Floride tellement les frais ont explosé, elle qui constate que la hausse des coûts et l’élection de Donald Trump tourmentent des snowbirds québécois qui pensent à vendre leurs propriétés.
• À lire aussi: «Ils n'ont plus les moyens de rester»: plus du quart des voisins de ce Québécois en Floride vendent
• À lire aussi: La hausse des frais vient «changer la game» pour les Québécois dans le marché immobilier de la Floride
Afin que les gens comprennent mieux la situation vécue par les propriétaires de la Floride, Mme Cazin accepte de parler de sa propre situation.
Dans son complexe de 1900 unités situé à 30 minutes d’Hollywood dans le comté de Broward, la réserve pour les travaux de structure en lien avec la nouvelle loi passera de 4M$ à 15M$ en devise américaine.
C’est donc dire que pour combler la différence, Mme Cazin, comme les autres propriétaires, devra faire trois versements sur cinq ans qui devraient avoisiner un total de 9000$.
Le coût de cette cotisation spéciale est estimé entre 2500$ et 3000$ pour 2025 et pourrait atteindre jusqu’à 3500$ pour les versements de 2028 et 2030.
Et ce n’est pas terminé. Ses frais de condos grimperont de 610$ à 710$ par mois dès février et ses taxes municipales sont passées de 3200$ à 4860$ par année.
«En tout, moi, cette année, ça va me coûter entre 5000$ et 7000$ US de plus», dit-elle en faisant un calcul rapide.
Dans les endroits plus riches sur le bord de la plage à Fort Lauderdale, des amis de Mme Cazin ont vu leurs frais de condos bondir de 25 000$ à 42 000$ en une seule année.

Maudit hiver
«Je hais l’hiver, lance-t-elle, mais je vais être très honnête, si je pouvais, c’est en Espagne que j’irais», affirme l’ex-animatrice, ajoutant que c’est son amour pour le golf qui l’empêche de tourner le dos au pays de Trump.
Interrogée par Le Journal, Mme Cazin explique qu’avec les taxes, le fonds de prévoyance et les frais de condos qui augmentent ainsi que la valeur du dollar canadien qui diminue, des Québécois, mais aussi beaucoup d’Américains n’arrivent plus à boucler leur budget.
«Je ne pense pas qu’il y a un mouvement de panique [...] Moi, je pense qu’on vit un grand moment d’incertitude», mentionne-t-elle, encore très au fait de l’actualité.
Et c’est sans compter l’effet négatif du nouveau président.
«Certains ne peuvent pas blairer [Donald Trump] et disent: “Moi, je vends.”»
Vieillissement de la population
Même si la situation actuelle ne se compare pas avec la crise économique de 2007-2008, le vieillissement de la population pèse très lourd dans la hausse des inscriptions des maisons à vendre, selon la femme de 74 ans.
Une certaine tranche d’âge se demande si ça vaut la peine de payer des sommes importantes pour des travaux qui pourraient se réaliser dans plusieurs années.
«Les gens qui sont arrivés ici, en Floride, il y a 10, 15 ou 20 ans, ils ne sont plus tout jeunes, ils ont 80 ans et plus [...], ces gens-là vont vouloir vendre ou ils ont déjà commencé à vendre», analyse-t-elle.
L’ancienne journaliste, encore souvent associée à l’émission J.E, est convaincue que certains commerces floridiens souffriraient d’un exil des snowbirds du Québec.
«Je peux vous dire que dans mon complexe, si les Québécois ne jouaient pas au golf, le club de golf fermerait.»
__________________________
À 74 ans, Jocelyne Cazin se garde également du temps pour écrire entre deux parties de golf. Dernièrement, elle a publié un roman policier intitulé Funestes récoltes, une histoire basée sur la réalité des travailleurs étrangers. En 2020, elle avait également lancé son autobiographie, Ma véritable identité.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.