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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Jeux de Tokyo: Mary-Sophie Harvey s’est exilée pour continuer

La nageuse s’est rendue en Turquie afin de poursuivre son entraînement après Rio

Mary-Sophie Harvey qui rit avec des coéquipières en marge d’un entraînement à la piscine olympique dimanche dernier.
Mary-Sophie Harvey qui rit avec des coéquipières en marge d’un entraînement à la piscine olympique dimanche dernier. Photo AFP
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2021-07-29T02:48:46Z
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TOKYO | La fermeture du Centre national à Montréal après les Jeux olympiques de Rio a convaincu la nageuse Mary-Sophie Harvey de s’exiler en Turquie pour poursuivre sa carrière.

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Âgée de seulement 17 ans à l’époque et malgré les craintes tout à fait légitimes de sa mère qui voyait sa fille partir à l’autre bout du monde, Harvey a suivi son entraîneur Tom Rushton et s’est jointe en 2017 au club parisien Energy Standard dont la base d’entraînement était située en Turquie.

Avant la mise sur pied de la ISL il y a deux ans, l’Energy Standard était le seul club professionnel.

« Ce fut un parcours bien différent des autres, mais ce fut une bonne expérience », raconte la nageuse native de Trois-Rivières qui fait partie des cinq filles sélectionnées pour le relais 4x200 m libre à Tokyo, relais qui a remporté le bronze à Rio en 2016. 

« On vivait à l’hôtel et nous étions très bien. Je m’entraînais avec certains des meilleurs nageurs au monde, notamment la Suédoise Sarah Sjostram et le champion olympique Chad le Clos d’Afrique du Sud », raconte-t-elle.

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Bon pour l’estime

« Je n’avais pas une grosse estime de moi-même et de rivaliser avec les meilleures au monde m’a fait réaliser que je pourrais atteindre moi aussi un jour les Jeux olympiques, de poursuivre la nageuse de 21 ans. Ça m’a motivé à continuer. »

Sjostram détient le record du monde au 100 m papillon et le Clos a ébranlé les colonnes du temple en battant Michael Phelps sur 200 m papillon aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Après deux années, la nageuse est rentrée à Montréal. 

« Ce fut une expérience incroyable, mais ce n’était pas toujours facile », souligne celle qui a remporté quatre médailles aux Jeux panaméricains à Lima, au Pérou, en 2019. 

« Nous étions 11 nageurs isolés, dont huit gars et tout le monde parlait anglais ou russe. Ce fut un choc. Je passais trois semaines en Turquie et je rentrais à Montréal pour deux semaines parce que je voulais garder contact avec ma famille. Je vivais dans mes valises », se souvient la nageuse.

Remise en question

À son retour au Québec, Harvey a vécu une période de remise en question. 

« J’ai passé une grosse période de questionnement, reconnaît-elle. J’avais quatre tendinites externes-internes aux deux épaules. Je levais ma fourchette et j’avais les larmes aux yeux. »

« Ce ne fut pas facile, mais j’ai décidé de continuer parce que je n’avais pas accompli tout ce que je voulais dans le sport, d’ajouter Harvey qui a l’intention de poursuivre sa carrière après Tokyo. J’ai eu besoin d’une période d’un an et demi de réhabilitation et plusieurs embûches sur mon chemin. Avec de la résilience, ça montre qu’on peut y arriver. » 

Harvey a vécu son baptême olympique en compagnie de Katerine Savard lors des préliminaires. 

Le quatuor canadien a terminé au deuxième rang de sa vague et signé le 4e meilleur temps au cumulatif. 

La finale du 4x200 m libre devait se tenir mercredi soir. Au moment d’écrire ces lignes, l’épreuve n’avait pas encore débuté.

Médaillée de bronze à Rio dans cette épreuve, Savard tentera d’ajouter une deuxième médaille à son palmarès.

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