Jeune homme de 19 ans tué: les familles de la victime et de l’ado accusée réunies en guise de solidarité
La mort de Nylander Ottereyes a ébranlé tout un village


Laurent Lavoie
La famille d’un jeune homme de 19 ans tué la semaine dernière dans un village du Nord québécois a choisi de se réunir avec les proches de l’ado accusée d’avoir commis l’irréparable, un «signe de pardon» qui veillait à rallier toute la communauté.
«Tout le monde connaît tout le monde dans la communauté. Ils ne voulaient pas que les gens choisissent de camp, surtout les plus jeunes», assure Harriette Ottereyes, la tante de Nylander Ottereyes.
Le jeune homme a été trouvé inerte dans sa chambre par son père le 25 juillet dernier. Malgré tous les efforts déployés pour le sauver, il a succombé à des blessures possiblement infligées avec une arme blanche.

Une adolescente de seulement 17 ans, qu’on ne peut nommer en raison de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, a été accusée de meurtre non prémédité.
Depuis le drame, les quelque 2000 âmes de la petite communauté crie de Waswanipi, située à environ trois heures de route de Val-d’Or, demeurent grandement ébranlées.
La douleur est encore plus vive pour l’entourage de Nylander et pour celui de l’accusée, si bien qu’au cours des derniers jours, les deux familles se sont réunies sur les lieux mêmes du crime.
«Les parents [de Nylander] ne voulaient pas envoyer un message de haine ou de colère. Ils voulaient leur faire comprendre qu’ils étaient là pour soutenir [l’adolescente] aussi», explique Harriette Ottereyes.
«Signe de pardon»
«Gardez les deux familles dans vos prières», peut-on lire dans une publication sur Facebook au sujet de cette rencontre, qui a été partagée près de 100 fois.
Aux yeux de Randy Kitchen, inspecteur aux enquêtes criminelles à la police d’Eeyou Eenou, un tel geste est «un signe de pardon».
«C’est la première fois, je crois, que je vois ça, deux familles qui se rassemblent de la sorte», témoigne-t-il.

Mercredi, une vigile à la chandelle a été organisée à la mémoire de Nylander Ottereyes. De touchants discours ont été prononcés.
«On trouve de la force dans l’idée que des gens autour de nous nous aident, tout en sachant qu’ils ont vécu beaucoup de choses dans leur vie. On a besoin les uns des autres pour passer à travers», résume Harriette Ottereyes.
Deux fois en un mois
En entrevue avec Le Journal, elle n’avait que de bons mots pour Nylander, qui avait toute la vie devant lui.
«Il était très aimant, extraverti. Même les aînés de la communauté ont le cœur brisé, car ils le connaissaient comme le garçon qui était toujours là pour aider quand quelqu’un en avait besoin», décrit sa tante.
Ce fut le deuxième événement du genre à survenir dans la région en juillet.
Un garçon de 17 ans a été tué avec un objet tranchant à Nemaska, un village voisin. Un autre jeune a depuis été accusé de meurtre non prémédité, quelques jours avant de célébrer son 17e anniversaire.
«C’est difficile à expliquer. Ça n’arrive pas souvent, mais c’est alarmant. Nos jeunes se font mal et font mal aux autres», déplore Randy Kitchen.
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