Jeune de 21 ans abattu en plein jour: «Mon garçon doit être le dernier à mourir ainsi»
Le père de la victime veut davantage de sensibilisation sur la violence armée

Valérie Gonthier
Le père d’un jeune homme de 21 ans tué à Anjou cette semaine veut tout faire pour éviter que d’autres victimes ne tombent sous les balles à Montréal comme son fils.
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«Mon garçon doit être le dernier à mourir ainsi. Nous devons utiliser ce sacrifice crapuleux qu’est sa mort pour faire quelque chose de bien, il faut que ça cesse», a insisté Jean Obenson Dorelus, lorsque rencontré à sa résidence vendredi.
Son fils, Marbens, a été abattu en plein jour mercredi. Il se trouvait dans un appartement de la rue Des Ormeaux, situé à moins de 250 mètres de chez lui.

Au moins cinq coups de feu auraient été tirés, avaient rapporté des témoins.
On ignore les circonstances de ce meurtre, le 20e à survenir sur le territoire montréalais.
Mais il pourrait s’agir d’une erreur sur la personne, rapportait Le Journal de source policière, peu après l’événement.
Aucun suspect n’a encore été arrêté.
Jamais inquiet
Selon le père de la victime, il faut faire davantage de sensibilisation sur les ravages de la violence armée pour éviter d’autres drames.
«Et les policiers doivent aussi remonter à la source du problème. Si chaque fois on ne coupe que les branches, mais qu’on laisse les racines, le problème reste», a-t-il dit.
Comme d’autres, il a constaté en lisant les nouvelles que plusieurs jeunes tombent sous les balles. Mais jamais il n’aurait pu s’imaginer que cela arriverait dans sa famille.
«On ne s’est jamais inquiété, on n’a jamais eu d’appréhension concernant ça», a-t-il expliqué.

Alors que les meurtres impliquent souvent des membres de gang, il tient à s’assurer que la mémoire de son fils restera «intacte».
Marbens Dorelus est sans antécédents judiciaires. Et il n’a jamais eu de soucis avec les policiers, a ajouté son père.
Un jeune travaillant
«Mon garçon, s’il n’était pas en train de faire du temps supplémentaire chez Costco, là où il travaillait, il étudiait ou était dans sa chambre tranquille. On ne le retrouvait pas dans des boîtes de nuit», a exposé M. Dorelus.
Ce dernier assure connaître chacun des amis de son garçon, dont celui chez qui il se trouvait au moment du drame. Il ignore d’ailleurs pourquoi des coups de feu ont pu y être tirés ou pourquoi son fils a été tué.

En plus de travailler, Marbens étudiait en gestion de commerces au Collège Maisonneuve.
Il rêvait de se lancer en affaires, a raconté son père.
En discutant, il pointe la voiture blanche de marque Lexus de son garçon, stationnée dans la rue devant la résidence familiale.
«Il se l’était achetée seul, il travaillait très dur», a lancé M. Dorelus.