«J’étais traumatisée et dégoûtée»: Jeffrey Epstein continue d'affecter au quotidien les survivantes
Agence QMI
Traumatisées, dégoûtées et marquées à jamais par un passé douloureux, les victimes du délinquant sexuel et financier américain Jeffrey Epstein brisent le silence en exprimant à quel point elles luttent encore pour se reconstruire plusieurs années plus tard.
• À lire aussi: Plus de 33 000 pages de documents sur l’affaire Epstein publiées par une commission du Congrès américain
• À lire aussi: Affaire Epstein: les mémoires posthumes de Virginia Giuffre seront publiées en octobre
Ashley Rubright a pris conscience que ses problèmes étaient liés à Jeffrey Epstein en consultant ses anciens albums de fin d'année, plus de dix ans plus tard, a-t-elle confié lors d'une entrevue exclusive avec CNN.
Ses camarades lui écrivaient des messages tels que: «Je suis vraiment inquiète pour toi» ou «ne fais rien de stupide cet été».
Celle qui a rencontré Jeffrey Epstein peu après ses 15 ans s'était rapidement mise en colère face aux inquiétudes de ses proches et avait quitté le domicile de ses parents à 17 ans.
Mme Rubright a décidé de s'exprimer publiquement pour la première fois, «fatiguée de vivre cela», mais soutenue par la solidarité qu'elle ressent auprès des autres survivantes, qui s'adresseront au Congrès américain cette semaine.
«La solidarité est incroyable», confie-t-elle.
Plusieurs années plus tard, Ashley Rubright vit encore avec les séquelles causées par les abus d'Epstein. «C'est épuisant», dit-elle. «Je n'arrive pas à me concentrer sur ma vie.»
Courtney Wild, elle, avait 14 ans lorsqu'elle a été entraînée dans l'univers du délinquant sexuel. Elle raconte qu'elle se rendait jusqu'à la propriété d'Epstein et une fois dans la salle de massage ou dans sa chambre, Epstein l'aurait manipulée et contrôlée.
«La première fois, je me souviens à quel point j'étais traumatisée et dégoûtée. C'est profond», partage-t-elle à CNN. «On découvre la vie, qui on est, et être utilisée et maltraitée, c'est tellement douloureux.»
Pour Jena-Lisa Jones, Epstein a été sa première expérience sexuelle alors qu'elle n'avait que 14 ans.
«C'est une manipulation très importante quand on a 14 ans et qu'on est fauché», témoigne-t-elle, précisant qu'elle se sent toujours impuissante aujourd'hui.
«Un jour, on est extrêmement en colère, poursuit-elle. [...] Et puis un jour, on reste au lit et on pleure parce qu'on a l'impression que ça ne s'arrêtera jamais.»