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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

J’espère que Poutine aime aussi ses enfants

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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2022-03-07T10:00:00Z
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, une chanson me trotte dans la tête, comme une bande sonore de l’actualité. 

C’est Russians de Sting, sur une musique de Prokofiev. Vous vous souvenez de cette chanson de 1985, dans laquelle il chantait au sujet de la guerre froide et du risque que les Russes (ou les Américains) fassent exploser une bombe nucléaire ? 

L’ancien membre de The Police chantait à chaque refrain : « J’espère que les Russes aussi aiment leurs enfants ». C’est en effet la question qu’on se pose tous en ce moment. On espère que Poutine et les généraux russes aiment assez leurs enfants pour ne pas faire sauter la planète.

Mais une autre phrase me frappe dans cette chanson terriblement d’actualité : « There’s no such thing as a winnable war ». Traduction : « Une guerre qui se gagne, ça n’existe pas. »

DOCTEUR FOLAMOUR

Hier, Sting a diffusé une vidéo dans laquelle il reprend cette chanson emblématique, mais revue avec simplicité en version guitare-violoncelle. 

« Je n’aurais jamais pensé que cette chanson serait à nouveau pertinente », a-t-il dit. En effet, il y a 37 ans, qui aurait cru qu’un jour les Russes feraient tomber les missiles sur la plus grande centrale nucléaire d’Europe ? 

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Dans le message qui accompagne la vidéo, Sting dit : « À la lumière de la décision sanglante et lamentablement malavisée d’un seul homme d’envahir un voisin pacifiste et en aucun cas menaçant, cette chanson est, à nouveau, un plaidoyer pour notre humanité commune ».  

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

Dans cette chanson brillante, Sting écrit en effet : « Sans égard pour les idéologies, nous partageons la même biologie ».

Quand j’ai vu la centrale nucléaire ukrainienne tomber aux mains des Russes jeudi soir, j’ai pensé au passage de Russians où Sting dit : « Comment sauver mon petit garçon /Du jouet mortel d’Oppenheimer ? » (On sait que Julius Robert Oppenheimer, directeur scientifique du projet Manhattan, est reconnu comme le père de la bombe atomique.)

Si Sting a partagé cette vidéo, ce n’est pas pour blâmer les Russes. C’est pour amasser des sous pour l’organisme Help Ukraine qui vise à envoyer de l’aide humanitaire et médicale dans un entrepôt en Pologne, à la frontière ukrainienne.

Je n’ai jamais cru que le fait de chanter Imagine de John Lennon, Quand les hommes vivront d’amour de Raymond Lévesque ou Give Peace a Chance de John Lennon en tenant une bougie à la main allait faire fondre le cœur des dictateurs, des bourreaux ou des terroristes. 

Mais si ça peut faire fondre le cœur des Occidentaux qui vont donner en masse des sous pour la population ukrainienne, ça fera au moins œuvre utile.

À l’époque, en 1985, Sting parlait de Khrouchtchev. Aujourd’hui, il parlerait de Poutine. Le dictateur a deux filles adultes. Mais il aurait aussi quatre enfants avec Alina Kabaeva, une ancienne gymnaste olympique (même si ça n’a jamais été confirmé). Selon des médias américains, pendant que Poutine bombarde l’Ukraine, et que des enfants meurent,
Kabaeva et ses quatre enfants sont à l’abri dans un chalet suisse hyper surveillé et sécuritaire, avec un beau passeport suisse...

L’AMOUR, PAS LA GUERRE

Je vous disais tout à l’heure que la musique de Russians est de Sergueï Prokofiev. Un compositeur né en 1891 dans un petit village de ce qui faisait alors partie de l’empire russe, mais qui est aujourd’hui... en Ukraine.

Ça ne s’invente pas. 

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