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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

«J’espère que ça ne brûlera pas»: des propriétaires de chalet craignent le pire à Clova

Les avions-citernes de la SOPFEU ont abandonné le combat à Clova, en raison de l'intensité des feux de forêt

Les avions-citernes ont abandonné le combat à Clova, en Haute-Mauricie, en raison de l'intensité des feux de forêt.
Les avions-citernes ont abandonné le combat à Clova, en Haute-Mauricie, en raison de l'intensité des feux de forêt. PHOTO TIRÉE DU FACEBOOK DE JANNIE LALONDE
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Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2023-06-05T23:52:44Z
2023-06-06T03:05:25Z
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Des propriétaires de chalet d'un village forestier en Haute-Mauricie craignent de voir leur havre de paix brûler maintenant que les avions-citernes ont abandonné le combat contre des feux de forêt « hors de contrôle ».

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«Ça va être un beau cadeau de fête si ça passe au feu», ironise Danny Faubert, qui soulignera son 49e anniversaire mercredi et qui possède un chalet au bord du Lac des neiges, à Clova, un hameau intégré à la Ville de La Tuque.

Il y a une dizaine d’années, il a rebâti l’endroit de toutes pièces près de l’ancien chalet de son grand-père, son père et de ses tantes.

« J’y allais depuis l’âge de 2 ans. Si ça brûle, je ne me rebâtirai pas pour vivre dans du noir, dans du pas beau. Sans nature, ça ne m’intéresse pas », dit-il, encore sous le choc.

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Danny Faubert craint de voir le chalet qu'il a rebâti il y a dix ans brûler maintenant que les avions-citernes de la SOPFEU ont abandonné le combat.
Danny Faubert craint de voir le chalet qu'il a rebâti il y a dix ans brûler maintenant que les avions-citernes de la SOPFEU ont abandonné le combat. Photo fournie par Danny Faubert

Les avions-citernes abandonnent le combat

Il a dû quitter les lieux samedi, les feux s’approchant dangereusement de sa propriété. La situation est loin de s’être améliorée depuis.

« Malheureusement [pour le village de] Clova, on a perdu le contrôle, on va être obligé de laisser brûler Clova », a laissé tomber le premier ministre du Québec, François Legault lundi après-midi

Un peu plus tard, la SOPFEU a précisé sur sa âge Facebook que les pompiers tentaient toujours de protéger le village par du travail et de l’arrosage héliporté. Par contre, « l'intensité du feu dépassé la capacité de combat des avions-citernes ». 

Si aucune des résidences du village n’avait encore été détruite, certains chalets pourraient ne pas avoir été épargnés, pouvait-on lire.

« J’espère que ça ne brûlera pas. J’ai rebâti le chalet il y a à peine deux ans. Je pensais passer ma retraite là », glisse Serge Pelletier pensait passer ses vieux jours dans son chalet à huit kilomètres du village de moins de 40 habitants.

De sa résidence de Saint-Jérôme, il s’accroche aux nouvelles des voisins et au fait que le village n’a pas brûlé.

« On se sent abandonnés »

Danny Faubert s’explique mal que les autorités n’aient pas été mieux préparées à la situation, considérant l’importance des forêts dans la province.   

« Je trouve ça triste. On n’a pas assez de muscles, d’avions au Québec pour essayer de contrer ça, même avec la grandeur de forêts qu’on a », laisse-t-il tomber.

À à la Pourvoirie du lac Tessier, à sept kilomètres du village, des résidents sont toujours sur place afin protéger leurs maisons et leurs chalets, malgré l’ordre d’évacuation.

« On a des citernes qu’on remplit au lac, il y a des gens du village à gauche à droite qui combattent le feu [...] On continue de se battre avec nos moyens », explique Daniel Lanthier un employé de la pourvoirie. 

« On a l’impression d’être abandonnés », souffle-t-il.

Le conseiller municipal du secteur, Éric Chagnon, a d’ailleurs qualifié les propos du premier ministre de « déplorable » et de « manque de respect » dans les circonstances. 

– Avec Marianne Langlois

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