J’en ai assez de Patrik Laine!

Michel Therrien
Le Canadien est rentré à Montréal les mains vides et même si le résultat est décevant, rien n’est perdu. Néanmoins, quelques conditions devront être satisfaites pour espérer remonter dans la série et ça inclut la mise au rancart de Patrik Laine.
L’objectif reste d’obtenir une victoire à l’étranger. La tâche de remporter le duel de premier tour contre les Capitals de Washington devient plus complexe sans l’avantage de la glace, mais pour les deux prochaines parties, le CH comptera sur le soutien de la foule. Revenir au Centre Bell, où il a maintenu une excellente fiche depuis la pause des 4 nations, devrait l’aider.
Mais pour y arriver, ça prendra ceci :

Éloigner un problème d'attitude
En séries, une équipe ne peut pas se permettre de garder des touristes à bord et je crois que Patrik Laine doit se retrouver dans les gradins dès le prochain match. J’en ai assez de lui! La décision de retrancher un joueur établi n’est jamais évidente. Toutefois, les autres porte-couleurs du CH ont levé leur jeu d’un cran quand l’attaquant a été cloué au banc en troisième période mercredi. Ils semblaient s’y attendre et voyaient bien que ça n’allait pas avec Laine.
Certes, nous pouvons pardonner certaines choses à un joueur, mais il y a des facteurs non négociables. Tout part avec une attitude exemplaire et une éthique de travail irréprochable. Or, ces deux qualités sont actuellement inexistantes chez l’attaquant et il est temps d’agir. Son comportement et sa désinvolture sur la glace sont tout simplement inacceptables.
Le CH mise sur une jeune équipe et son organisation est en train d’en établir les bases. Évitons ainsi que les jeunes prennent de mauvais plis. Je transmettrais un message fort à Laine et aussi à ses coéquipiers. Je préférerais miser sur un hockeyeur moins talentueux, mais dont le désir de gagner est plus fort. Nous ne voyons pas cette passion chez lui : il en avait quand il est revenu au jeu, mais depuis plus d’un mois, il est complètement éteint.
J’espérais d’ailleurs que l’entraîneur Martin St-Louis agisse en le laissant de côté au troisième vingt mercredi, car je l’ai rappelé souvent lorsque je dirigeais : un athlète doit mériter le respect de ses partenaires d’armes, entre autres par ses habitudes de travail. Et présentement, Patrik Laine n’est pas un bon coéquipier sur la patinoire.

Agir avec le sentiment d’urgence
Le match de vendredi sera le plus important de la saison et l’équipe doit l’aborder de cette manière. Gagner la série ne constitue pas une mission impossible : j’ai déjà vécu pareilles circonstances à divers niveaux dans le hockey. Le fameux momentum en séries peut changer de côté assez rapidement. Un retard de 2 à 0 ou de 3 à 1 n’est donc pas insurmontable. Mais à 3 à 0, ce serait une histoire bien différente.

Être le prédateur et non la proie
Le Canadien doit également jouer son style et être l’agresseur en attaque. Cela signifie appliquer plus de pression sur le gardien adverse. Dans les deux premiers matchs, il a amélioré sa performance en troisième période et a menacé davantage. Le défi - identique pour toutes les formations – est de jouer 60 minutes et plus de qualité. Car le CH a prouvé qu’il peut gagner de cette façon.

Rester solide devant le filet
Puis, Samuel Montembeault est le meilleur joueur du CH depuis le début de la série. Il garde constamment son club dans le match. Ça doit continuer de cette façon.

Ajouter une présence forte, intimidante et imposante
Par ailleurs, si j’étais Martin St-Louis, j’utiliserais Arber Xhekaj, mais ça reste sa décision. Quand il est en action, celui-ci assure une présence sur la patinoire. Je serais prêt à faire habiller sept défenseurs et à évidemment laisser de côté Laine.