Jean-Simon Leduc a gagné son pain dans le métro en jouant de cet instrument
«Qui a poussé Mélodie?» le lundi à 19h30 sur les ondes de Télé-Québec

Marjolaine Simard
Jean-Simon Leduc est un visage de plus en plus présent sur nos écrans, après avoir marqué les esprits dans des productions telles qu’Alertes, In Memoriam, Plan B ou Cérébrum, pour n’en citer que quelques-unes. Cette fois, il sort des rôles dramatiques dans lesquels on a l'habitude de le voir pour plonger avec enthousiasme dans la comédie décapante Qui a poussé Mélodie?. Rencontre avec un acteur aux talents multiples, passionné de nature, de musique et d’écriture.
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Jean-Simon, comment décrirais-tu ton personnage dans la nouvelle série Qui a poussé Mélodie?
Francis, c'est un nouveau papa dans cette garderie appelée l'Académie des ratons. C’est un peu à travers ses yeux que le téléspectateur va vivre cette aventure. Francis est déconcerté par ce qu’il découvre avec sa conjointe, Catherine, interprétée par Catherine Chabot, en mettant sa fille Yvonne dans cette garderie.
Comment décrirais-tu sa dynamique familiale?
Francis et Catherine, c’est un petit couple normal de banlieue. Tout bascule pour eux quand l’éducatrice Mélodie se fait pousser dans l’escalier par ce qui semble une main d’enfant. Mélodie est lourdement blessée et on cherche le petit coupable de cette chute. La recherche de ce petit délinquant devient une joute entre les parents, une sorte de chasse aux sorcières.
As-tu des enfants?
Non, je n’ai pas d'enfants, mais je découvre cet univers qu’est la parentalité et, surtout, les histoires de garderie, car la prémisse de cette série est basée sur un fait réel vécu par un des auteurs. Évidemment, il a romancé cet événement pour en faire une comédie. Je peux vous dire qu’il y a eu beaucoup de discussions sur les garderies pendant le tournage (rires).
Quand tu as reçu le texte, as-tu tout de suite été séduit?
À fond, ne serait-ce que par l'idée de faire de la comédie, de tourner dans quelque chose de plus léger. Je suis souvent pris pour des rôles très dramatiques, comme dans la série In Memoriam, Alertes ou dans le film Chien de garde. J’adore les rôles dramatiques, mais je ne vous cacherai pas que ça me fait du bien. Ce sont des journées de fous rires à tenter de ne pas «décrocher», parce que Jean-François Provençal est trop drôle. C'est vraiment amusant!
Est-ce que tu souhaitais devenir comédien dès l’enfance?
Depuis que je suis jeune, j’aime jouer et présenter des spectacles. Je pensais justement à ça récemment, car je donne la réplique, parfois, pour des auditions. C'est quelque chose que j'aime vraiment beaucoup, parce que ce sont des moments où j’ai vraiment l’impression de jouer, sans décor. Ça me ramène à quand j'étais jeune, quand je jouais dans ma cabane avec mes amis et qu'on se disait qu’on était des astronautes. Je pense que je n'ai tout simplement pas décroché. J'aime toujours jouer comme on le fait dans l’enfance.
Quand as-tu commencé à jouer au théâtre?
Mon parcours académique n’a pas été de tout repos. L’école ne me convenait pas. Pas que je ne suis pas intelligent, mais cette structure ne m’allait pas, et j’ai quitté. J’ai terminé à l’école aux adultes ou on faisait beaucoup de théâtre tout en terminant les cours qu’il nous restait. Ça me valorisait, car j’étais quand même bon. Comme j’avais la piqûre pour le jeu, j’ai fait mes auditions et j’ai été accepté du premier coup au Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse.
Tu as écrit un livre Dites-leur qu’ils ont un don. Est-ce qu’on peut faire un lien avec ce que tu viens de nous raconter au sujet de l’enfance et le fait de se sentir valorisé?
C’est un recueil de poésie. La poésie, j’adore ça! J’en consomme beaucoup et j’en écris. J’ai écrit ce recueil à un moment où je lisais souvent de la poésie lors de soirées. Donc, oui, mon livre parle beaucoup de la nostalgie de l’enfance, de l’importance de valoriser les jeunes dans ce qu’ils réussissent. De leur dire quand ils sont bons. Je parle du jeu, des peines amoureuses... Il y a aussi un thème récurrent dans mes écrits: la nature. Je suis un gars de bois. Je chasse, je pêche.
Parle-nous de cette passion pour la nature...
Je suis originaire de Repentigny, mais avec ma famille, nous avons toujours eu un chalet. On y allait tous les étés et les week-ends et c’est vraiment là que j’ai développé cet amour pour la nature. Quand je me suis installé à Montréal, je m’ennuyais beaucoup de la forêt. Je n’ai pas acheté de terrain, mais j’ai des amis qui ont un lieu, comme une espèce de commune de chalets où je peux aller quand je veux. J’y vais dès que je peux! J’ai un grand frère que j’aime beaucoup. Lui aussi c’est un gars de bois, alors on se rejoint là-bas pour passer du temps loin de la ville, pour pêcher et chasser.
Tu joues également de la musique...
Oui, vers l’âge de 18 ans, j’ai trouvé un accordéon dans une vente de garage. Puis, pendant cinq ans, j’ai joué de cet instrument dans le métro et dans la rue. J’ai fait ça à la fin de mes études en théâtre. C’était le gagne-pain idéal pour me garder disponible pour des auditions. J’étais libre de mon horaire et je n’avais pas de compte à rendre à un patron si on m’appelait. Je chantais aussi, du Brel, du Brassens, du Piaf... je vendais des CD. Parfois, je chantais aussi dans des mariages. Je joue également de l’harmonica.
Jouer de la musique dans le métro, c’était assez payant pour vivre?
C'était quand même assez payant autour de 2012, quand j’ai été diplômé de l’école de théâtre. À cette époque, les gens se promenaient encore avec de la monnaie dans les poches. Lorsque je parle à des musiciens qui travaillent dans le métro aujourd’hui, ils me disent que depuis la pandémie et l’explosion des cartes bancaires, c’est plus difficile.
Est-il vrai que tu prépares un album?
Je travaille là-dessus par simple plaisir et sans prétention. Les chansons sont créées, mais il manque tellement d’étapes encore. Pour l’instant, je les chante à mes amis autour du feu au chalet. C’est très embryonnair
Tu as également touché à l’animation, dans un projet fort en émotions...
J’ai tourné la série Peuples souterrains, qui est ma plus grosse expérience dans un format documentaire, à TV5. C’était huit épisodes d’une heure où je visitais des peuples qui habitent sous terre un peu partout dans le monde, autant en Afrique du Sud qu'en Australie et chez les peuples berbères. Je partais avec mon sac à dos et mon caméraman. Ce fut la plus grande expérience de toute ma vie. J’invite les téléspectateurs à aller regarder les épisodes en ligne.
Quels-sont tes projets en vue en 2025?
J’ai travaillé beaucoup l’été dernier. En hiver, c’est une période plus calme et j’en profite pour me ressourcer, aller dans le bois, lire et écrire. Pour le reste, je ne m’inquiète pas trop. Ça va repartir!