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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Jean-Pierre et les femmes: péché de gourmandise

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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2024-05-26T04:00:00Z
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Quand j’ai rencontré Jean-Pierre en 2004 pour écrire sa biographie, je me doutais bien qu’il était «un homme à femmes». C’était la réputation qu’il avait. 

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Mais après 40 heures d’entrevue avec lui et des entrevues avec 40 personnes de son entourage, j’ai découvert un tout autre homme. Jean-Pierre n’abordait pas les femmes en conquérant, mais en gourmand. Il n’accumulait pas les liaisons pour garnir son tableau de chasse, mais plutôt comme un enfant qu’on aurait laissé entrer dans une pâtisserie et qui ne comprendrait pas pourquoi il n’aurait pas le droit de goûter au gâteau aux fraises après avoir dévoré un éclair au chocolat. C’est si bon!

Avec les femmes, Jean-Pierre n’a pas commis un péché de convoitise mais un péché de gourmandise.

  • Écoutez l'entrevue avec Alain Leblanc, musicien et compositeur, et François Cousineau, pianiste et compositeur à l’émission de Sophie Durocher via QUB :

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S'il savait parler aux femmes 

L’amour des femmes se retrouve dans presque chacune des pages de la biographie Hey Boule de gomme, s’rais-tu dev'nu un homme?.

Tenez, dans le chapitre sur la religion, j’écrivais ceci: «Jean-Pierre va à la messe tous les jours de sa vie. Jusqu’au jour où il se marie: “Le jour de mes noces, au bas de l’autel, j’ai dit: 'Mon Dieu, vous qui êtes mon père, je vous demande de retarder ma première tromperie le plus longtemps possible.' Ça a pris une semaine. (Rires). Quand je me suis marié la première fois, j’aimais déjà une autre femme.”»

Jean-Pierre s’est marié trois fois. La première, en 1956, avec Rita Courchesne, avec qui il a eu son fils Bruno. La deuxième fois, en 1971, avec Lise Tremblay, avec qui il a eu sa fille Julie. La troisième fois, en 2000, avec Dyane Lessard, dont il est séparé, avec qui il a vécu plus de 20 ans et à qui il a offert comme cadeau d’anniversaire pour ses 40 ans la chanson T’es belle (musique de François Cousineau).

Il y a eu dans la vie de Jean-Pierre sa grande peine d’amour, Constance Walsh, qui l’a mené au bord du précipice. Il y a eu la comédienne Sylvie Bourque. Et il y a eu des flirts à droite et à gauche. Il y a eu Danielle Ouimet, qui m’a confié que Jean-Pierre était un des beaux «French kiss» de sa vie. Il y a eu F., il y a eu C., il y a eu toutes ces femmes dont le visage s’illumine d’un petit sourire quand vous leur demandez quelle était la nature de leur relation avec Jean-Pierre.

Serge Lapointe / Le Journal de Quebec
Serge Lapointe / Le Journal de Quebec

Et puis... il y a eu Julie Anne, la dernière. Je me souviendrai toujours de ma dernière visite à Jean-Pierre au CHSLD où il a fini ses jours. Je me souviendrai toujours de la tendresse dans les yeux de Jean-Pierre quand il voyait Julie Anne et qu’il lui disait à quel point il l’aimait, à quel point il la trouvait belle! Dans le brouillard de sa vie, Julie Anne était un phare.

Dans une de ses plus belles chansons, Jean-Pierre chantait: 

«Qu'êtes-vous devenues mes femmes

Vous qui m'avez tant pleuré?

Qu'êtes-vous devenues mes femmes

Vous aurais-je si mal aimées?

Ou vous ai-je si mal connues?»

Les femmes qui ont été aimées de Jean-Pierre m’ont toutes parlé de lui avec tendresse. Ça répond sûrement, en partie, aux questions du chanteur.

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