Jean Pascal prendra sa retraite: «Je n’ai pas été apprécié à ma juste valeur»
Il veut conclure sa carrière avec un grand gala qui célébrera la boxe québécoise


Dave Lévesque
Jean Pascal confirme qu’il prendra sa retraite. Quand on lui demande ce qu’il retient de sa carrière, sa réponse est à son image: colorée.
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«Je suis content de ma carrière, j’ai accompli de belles choses, j’ai été honnête avec moi-même. Mais je pense que j’étais avant mon temps, et c’est peut-être pour ça que je n’ai pas été apprécié à ma juste valeur.
«J’ai fait de grandes choses pour la boxe québécoise. J’ai été le premier boxeur à avoir été dans un programme sport-études. J’ai amené les plus gros noms de boxe au Québec avec Bernard Hopkins et Sergey Kovalev.»
Jean Pascal pourrait aussi ajouter ses nombreux titres, dont celui de champion du monde des mi-lourds WBC qu’il a détenu de 2009 à 2011.
Dernier combat
Après sa défaite contre Michal Cieslak, l’été dernier, il a laissé entendre qu’il était peut-être temps de tourner la page. Il entend le faire, mais pas avant d’avoir fait un dernier tour dans le ring.
«C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre, je suis un combattant dans l’âme, mais toute bonne chose a une fin. Je veux faire comme Michael Jackson et faire un dernier tour de piste pour dire au revoir à mes fans», lance-t-il lors d’une conversation téléphonique mardi.
«Je veux faire une fête et une célébration de la boxe québécoise contre un adversaire québécois. Je suis fier de mes racines haïtiennes, mais c’est le Québec qui m’a fait comme combattant depuis plus de deux décennies.»
Il estime que ce combat pourrait avoir lieu au cours du premier trimestre de 2026, soit en mars ou avril, et il a quelques adversaires en tête.
Loiseau en cage
Jean Pascal (37-8-1, 21 K.-O.) a évoqué le nom de Francis Lafrenière (20-7-2, 11 K.-O.) pour ce combat d’exhibition en mentionnant que le boxeur de Coteau-du-Lac lui aurait dit que ce «serait comme son championnat du monde personnel».
Mais Pascal a au moins deux autres idées en tête, dont celle d’affronter David Loiseau, un précurseur des arts martiaux mixtes au Québec. Loiseau aura 46 ans en décembre et s’est façonné une fiche de 23-11 dans l’octogone.
«Il me lance des fléchettes depuis quelques mois sur et en dehors du ring, il se fait aller la trappe», note Pascal avec le sourire dans la voix.
«C’est un pionnier de son sport et une légende comme moi. Ça se fait aux États-Unis, des combats mixtes, les Jake Paul de ce monde font ça. Pourquoi [on] ne le ferait pas? Je le ferais battre de l’aile. Advenant une défaite, le perdant aurait une revanche dans le sport de son choix. Ce qu’il ne sait pas, c’est que j’ai fait de l’aïkido quand j’étais jeune, je le ferais voler dans sa cage», a rigolé Pascal en soulignant ses jeux de mots à gros traits.
Puis il a un autre adversaire qu’il souhaiterait affronter.
«J’ai aussi pensé à David Lemieux (43-5, 36 K.-O.), il a été un grand combattant, il a pris sa retraite après son dernier combat aux États-Unis. Ça serait une belle façon de boucler la boucle pour lui, deux bons cogneurs à la Place Bell ou au Centre Bell», rêve Jean Pascal.
Et après?
À 42 ans, Jean Pascal est encore jeune et il pense déjà au prochain chapitre de sa vie professionnelle qui approche à grands pas.
«J’ai eu une carrière très accomplie et c’est le temps de faire une transition. Je me vois comme chef d’entreprise, je pourrais même naviguer dans la politique pour suivre les traces de mon père biologique, qui a été impliqué dans la politique.»
Après s’être entretenu avec le représentant du Journal, il allait d’ailleurs chez son avocate afin de finaliser la création de sa firme de gestion d’athlètes. Il rêve aussi de passer devant la caméra et personne ne devrait être surpris.
«Je me vois dans les médias, que ce soit comme animateur d'émission de fin de soirée ou matinale. Je manifeste mon intérêt et j’ai déjà fait des apparitions dans certaines séries.»