Jean-Marc Vallée (1963-2021): «Des papas pleuraient dans nos bras» – Michel Côté

Cédric Bélanger
Le cinéma de Jean-Marc Vallée, en particulier le succès mondial de C.R.A.Z.Y., a changé la société et fait réfléchir des cinéphiles partout sur la planète, affirme le comédien Michel Côté.
• À lire aussi: Le réalisateur Jean-Marc Vallée meurt à 58 ans
• À lire aussi: Jean-Marc Vallée (1963-2021): vague d’hommages pour le réalisateur
• À lire aussi: Jean-Marc Vallée (1963-2021): «Mon cœur est brisé» — Reese Witherspoon
«Lors de la promotion du film, nous avons fait le tour du Québec et je ne comptais plus le nombre de papas qui venaient nous prendre dans leurs bras et nous disaient: “Demain matin, j’ai un téléphone très important à faire avec mon fils homosexuel à qui je n’ai pas parlé depuis 12 ans.” Ça voulait dire que le film a atteint son but», se remémore le comédien, qui incarnait un père refusant d’admettre l’homosexualité de son fils, joué par Marc-André Grondin.
Après avoir d’abord croisé la route de Jean-Marc Vallée sur le plateau de Liste noire, sorti en 1995, Michel Côté sentait que C.R.A.Z.Y., devenu un des films les plus importants du répertoire québécois, allait changer le cours de la carrière du cinéaste.

«On avait l’impression qu’on faisait un grand film», confie M. Côté.
«Le scénario, qu’il avait coécrit avec François Boulay, était extraordinaire. Quand on tourne une histoire vraie, c’est toujours spécial.»
Des chefs-d’œuvre qu’on ne verra pas
Les œuvres marquantes se sont ensuite enchaînées ici (Café de Flore) et aux États-Unis (Dallas Buyers Club, Wild, la série Big Little Lies), et ce n’était pas fini, déplore Michel Côté, pour qui la perte de Jean-Marc Vallée constitue un drame pour les amateurs de cinéma.
«Le pire, ce sont les films qui vont nous manquer. Ce n’était pas fini, Jean-Marc était parti pour nous faire encore des chefs-d’œuvre. Mourir à 58 ans, c’est effrayant», a déclaré un Michel Côté bouleversé, qui peinait à contenir ses larmes au téléphone.
«Je viens de pleurer avec mon fils Maxime [Le Flaguais] qui avait un petit rôle dans C.R.A.Z.Y. et qui est un ami de Beyries, qui était très proche de Jean-Marc aussi pour avoir travaillé aux effets spéciaux de C.R.A.Z.Y., à l’époque, avant d’être chanteuse.»