Tournée canadienne: «Maurice Duplessis m’avait traité de maudit rouge et je le suis encore», dit Jean Chrétien
L’ancien premier ministre était de passage à Québec, jeudi soir, pour y rencontrer des militants


Jean-François Racine
L’ancien premier ministre Jean Chrétien poursuit sa tournée du pays pour promouvoir l’unité canadienne comme il l’a toujours fait.
Les idées claires et toujours passionné, le politicien de 91 ans était de passage à Québec jeudi soir pour livrer un discours de motivation aux troupes libérales. Présenté par Jean-Yves Duclos, M. Chrétien est apparu sur scène vers 18h d’un pas décidé.
«Je suis content d’être de retour. C’est ici qu’on m’a baptisé libéral. Maurice Duplessis m’avait traité de maudit rouge et je le suis encore», a lancé l’ex-chef d’État, toujours capable de faire rire une centaine de militants rassemblés à la Base de plein air de Sainte-Foy.
Rester debout
Encore insulté par l’attitude de Donald Trump à l’égard de Justin Trudeau, M. Chrétien a vite rappelé qu’il avait écrit au président américain en janvier 2025. «Le président Trump a accompli une chose: il a unifié les Canadiens plus que jamais auparavant!» disait-il en début d’année et encore jeudi à Québec.
Le natif de Shawinigan avait dénoncé «des insultes totalement inacceptables et des menaces sans précédent contre notre souveraineté de la part de Donald Trump.»
«J’ai dit qu’on pouvait gagner cette bataille en se tenant debout, pas à genoux. Je dépense mes énergies pour avoir encore un bon gouvernement libéral à Ottawa. Je mets de l’argent de côté pour mes vieux jours!» a-t-il ajouté en précisant son âge.

Selon lui, les Canadiens vont traverser la crise en conservant fierté et indépendance.
«Trump nous a tellement aidé à l’unité canadienne que je vais le proposer pour l’Ordre du Canada! Mais on ne peut pas le donner à quelqu’un qui a un dossier criminel!»
Véritable bible de souvenirs, Jean Chrétien a également souligné la remontée du PLC dans les récents sondages.
Son anglais
«Ça allait mal il y a quelques mois. Soudainement, ça va bien. Le destin a mis Mark Carney au service du pays. On va bien s’en sortir parce qu’on a une bonne équipe. M. Carney parle beaucoup mieux français que je parlais anglais quand j’ai été élu en 1963!» a-t-il expliqué. Par la suite, jusqu’en 2000, il a remporté 12 élections consécutives dans sa circonscription.
Vingtième premier ministre du Canada de 1993 à 2003, M. Chrétien a terminé son allocution de 13 minutes par la nomenclature des valeurs canadiennes, «un pays qui fait l’envie du monde».
À dix jours du scrutin et en bonne santé, l’ancien chef du PLC n’a visiblement pas envie de s’arrêter. Ses derniers mots ont été les mêmes que dans sa lettre à Trump: «Vive le Canada!»
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