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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Enquête sur le financement du Parti libéral : Jean Charest obtient 385 000 $ en dédommagement

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Agence QMI

2023-04-04T21:47:29Z
2023-04-04T22:28:20Z
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Le Procureur général du Québec devra verser 385 000 $ en dommages-intérêts à l’ancien premier ministre Jean Charest en raison des fuites médiatiques à l‘unité permanente anticorruption (UPAC).

M. Charest poursuivait l’État pour divulgation illégale de ses renseignements personnels par le Commissaire à la lutte contre la corruption.

En avril 2017, le «Journal de Montréal» a dévoilé que Jean Charest avait été placé sous surveillance policière dans le cadre de l’enquête Mâchurer, qui portait sur le financement du Parti libéral du Québec, grâce à une source au sein de l’UPAC. Cette enquête a d’ailleurs été abandonnée en février 2022, sans accusation.

«Les renseignements personnels divulgués ne sont pas banals. [...] Les informations coulées ajoutent que cet ancien premier ministre est surveillé par la police, qu’on vérifie ses entrées et sorties du pays, qu’on examine ses activités bancaires et qu’on pense intercepter ses appels», a énuméré le juge Gregory Moore en notant que M. Charest a été «humilié» et «angoissé» par les informations dévoilées.

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Le Commissaire à la lutte contre la corruption, qui dirige l’UPAC, avait reconnu quelques jours plus tard en commission parlementaire que les informations du quotidien avaient été dévoilées par un membre de l’UPAC.

  • Écoutez l'entrevue avec Me Alain Nguyen, avocat de Jean Charest à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée via QUB radio :

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) avait éventuellement identifié 54 fuites médiatiques survenues entre 2012 et 2018, en plus d’avancer qu’elles émanaient de la haute direction de l’UPAC.

«Le Commissaire a donc failli à son obligation de protéger les renseignements personnels de M. Charest qu’il détenait», a conclu le juge Moore.

Devant ce constat, la Cour supérieure du Québec a décidé d’octroyer 35 000 $ en dommages-intérêts compensatoires et 350 000 $ en dommages-intérêts punitifs à Jean Charest.

Premier ministre de 2003 à 2012, Jean Charest a connu un dernier mandat particulièrement houleux avec le scandale de l’industrie de la construction. Les révélations médiatiques avaient, à l’époque, forcé le gouvernement à mettre sur pied la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction – la Commission Charbonneau –, en plus d’avoir entraîné la création de l’UPAC.

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