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Culture

Samuel Piette estime vivre une vie de rêve

Dominic Gouin / TVA Publications
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Dave Morissette

2025-04-03T10:00:00Z
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Parti à 14 ans en Europe, le milieu défensif originaire de Le Gardeur Samuel Piette a amorcé sa carrière de joueur de soccer de l’autre côté de l’Atlantique, et il aurait bien pu y rester! Rentré au bercail en 2017, à 22 ans, le capitaine du CF Montréal vit aujourd’hui un rêve avec sa conjointe, Chloé Vaillant, et Romi, leur fils de quatre ans et demi.

Tu es parti de chez toi à 14 ans, c'est fou. Avec le recul, penses-tu que c’était trop tôt?

Samuel: Je sais que mes parents répondraient oui. Étant enfant unique, le choc a été plus dur pour eux. Moi, j'étais jeune, naïf. Je suivais mon rêve.

Chloé: Encore aujourd’hui, quand tu en parles à sa mère, elle a les yeux pleins d'eau. Elle a vu les moments qu’elle a perdus avec son fils, alors si c'était à refaire aujourd’hui, elle dirait peut-être non.

N’as-tu pas l’impression d’avoir manqué quelque chose, Samuel?

S.: Oui, j’ai manqué des moments d’adolescence, l’école secondaire avec les amis. Mais justement, le fait d'être dans un milieu professionnel, m'a peut-être éloigné de mauvaises tendances. Quand ton groupe de chums essaye le vapotage ou la cigarette, tu te dis «Ben, OK, je vais essayer moi aussi». J'étais tellement dans un monde de performance, en Europe. C'était une question de vie ou de mort, le soccer, se battre pour un contrat.

Avec ton bon ami et coéquipier Maxime Crépeau, tu es porte-parole de la campagne Brise l’illusion, qui vise à démystifier le vapotage auprès des jeunes sportifs. Pourquoi tu t'impliques comme ça?

S.: La plupart des gens qui m’approchent sont des jeunes. Je sais que je suis un modèle pour eux. Et quand tu deviens papa, c'est sûr que tu attaches plus d’importance à des causes qui touchent les jeunes. Des statistiques indiquent qu’un jeune sur trois a ou va essayer le vapotage. Moi, j'ai un garçon, et Max a deux enfants, donc un de nos trois enfants va essayer ça. C'est sûr que ça, ça vient nous chercher immédiatement.

Les jeunes disent souvent que vapoter, c'est mieux que fumer...

S.: Comme le vapotage est un phénomène qu’on ne connaît pas encore très bien, c'est naturel de dire ça. On pense que c'est juste la vapeur d'eau, que c'est juste pour réduire le stress, l'anxiété, mais c'est comme la cigarette, c'est vraiment néfaste pour la santé. En tant que sportifs, on a une certaine responsabilité de faire comprendre aux jeunes que si nous, on ne vapote pas, pourquoi eux devraient-ils le faire?

Comment réagiriez-vous si votre garçon, Romi, voulait faire comme toi, Samuel?

C.: C'est sûr que j'aurais beaucoup de difficulté, mais je me dis que si les parents de Sam ne l'avaient pas fait pour lui, il ne serait pas là où il est aujourd'hui.

S.: Ç’a été difficile pour mes parents et pour moi, et ç’a été bénéfique pour ma carrière, mais ça m'a formé beaucoup plus en tant que personne qu'en tant que joueur de soccer. Si la même occasion se présente pour Romi, je sais que, sur le long terme, ça peut être bénéfique pour lui.

Samuel, tu es parti en Europe à 14 ans et tu es revenu à Montréal à 22 ans. Qu’est qui a été le plus dur pour toi dans cette aventure?

S.: Quitter les choses que j’aimais, le sentiment de confort, pour une chose: le ballon rond du soccer. Quand je revenais à Montréal, c’était pour l'été ou Noël, je retrouvais ma famille, je retrouvais ma maison, mes amis proches. Chloé et moi avons vécu une relation à distance pendant un an. Quand tu quittes, tu quittes aussi ta conjointe. Oui, on restait ensemble, mais sans se voir pendant trois, quatre ou cinq mois. Des fois, je me disais: «Pourquoi je quitte autant de choses?»

C’est précieux, la famille! Êtes-vous proches de vos parents?

S.: Ils sont très présents. On pourrait les appeler et ils seraient là dans 10 minutes! (rires)

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C.: Les parents de Sam retrouvent beaucoup du petit Samuel dans Romi. Ça rattrape du temps perdu, on dirait.

Quand on quitte notre milieu de vie jeune comme tu l’as fait – je connais ça un peu moi aussi, car je suis parti à 13 ans, pas pour l’Europe, mais pour Hull! (rires) – on perd le contact, on n’a pas de souvenirs avec nos amis d’adolescence... As-tu conservé des amitiés, les as-tu retrouvées?

S.: Oui. Mes amis ont été très bons pour garder le contact avec moi. C'était comme aujourd'hui, un peu de FaceTime, jouer au PlayStation en ligne avec eux... C'est comme ça qu’on est restés en contact. Ç’a toujours important pour moi et ça m'a vraiment aidé. Là-bas, mes amis, c'était mes coéquipiers. Je ne sortais jamais de cette bulle. Je parlais toujours de sport. C'est l’une des raisons pour lesquelles je suis tellement bien, ici, à Montréal. Quand je finis l'entraînement le matin, je peux aller jouer au golf avec des amis qui ne connaissent rien du soccer et qui n’en parlent pas.

Chloé, tout le monde connaît Sam en tant que capitaine, leader du CF et modèle pour les jeunes, mais comment le décrirais-tu en tant que père?

C.: Il est extrêmement présent, très joueur avec Romi. C’est beau de les voir ensemble. Romi est tellement content de voir son père lorsqu’il revient à la maison!

Certains athlètes ramènent à la maison les problèmes qu’ils vivent sur le terrain. Samuel, toi qui es, en plus, capitaine de ton équipe, arrives-tu à décrocher?

S.: Je suis quand même assez bon là-dessus. J’ai besoin de déconnecter pour pouvoir recommencer le lendemain ou à la prochaine partie. Romi, lui, ne sait pas si j'ai gagné ou perdu. Sa réaction va être la même si on a gagné 4-0 ou perdu 4-0. C'est ça qui me fait du bien.

Est-ce que Romi veut devenir un joueur de soccer comme son papa?

S.: Il joue! Et il joue aussi au hockey! (rires)

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C.: Il aime tous les sports, honnêtement. Il commence à réaliser que c’est parce que «papa est dans la télé» que les gens l’interpellent, qu’ils veulent des photos... Il dit qu’il veut jouer avec Sam quand il sera plus vieux! (Rires)

As-tu un conseil à donner aux jeunes qui veulent réussir au soccer?

S.: C’est cliché, mais c’est le travail, donner son maximum, ne pas tourner les coins ronds. Je ne suis pas le joueur le plus talentueux de l’équipe, mais je suis quelqu’un qui donne son 100% à chaque match. C’est propre à notre ADN québécois. Les gens apprécient ça.

Tu viens de signer une prolongation de contrat de trois ans. Pour une famille c’est une bonne nouvelle!

S.: Surtout pour la famille! Romi entre à l’école en septembre. Savoir qu’on n’aura pas à changer de ville et à tout recommencer...

C.: Il aurait fallu que je change de travail, moi aussi. Je suis prête à aller le rejoindre, peu importe où, mais quand même...

S.: Plus ma carrière avance, plus, pour moi comme pour nous, ce serait difficile de partir. Je sais que Chloé me suivrait pour le bien de notre famille, mais ce n’est pas ça qu’elle veut au fond. Cette nouvelle entente, c’est une belle marque de confiance du club. Je vis la vie de rêve parce que l’inverse, je l’ai vécu. Être seul, vivre avec mon préparateur physique et un coéquipier, dans la même maison...

C.: On se dit des fois qu’on est tellement chanceux! C’est ce qu’on a toujours souhaité, et ça arrive.

En terminant, qu’est-ce que je peux vous souhaiter en tant que famille?

C.: Que l’on continue d’être heureux comme ça.

S.: La continuité, oui. Je suis comblé, je n’ai besoin de rien de plus. Et pour le sport, du succès avec le club, des séries.

Pour en savoir plus sur l’initiative contre le vapotage, on consulte briselillusion.com

Une journée «normale» dans le vie du joueur de soccer

«À 6h30, quand Romi se réveille, c’est le petit déjeuner et la préparation du matin. Je pars pour le centre d’entrainement vers 7h30 et Chloé emmène Romi à la garderie pour 8h. Je reviens à la maison vers 14h, 14h30, et on va le chercher vers 15h45. Après une petite collation, peu importe la température, on va dehors, au parc la plupart du temps. On aime bouger, question de le brûler un peu parce qu’il a quand même pas mal d’énergie. Souper pour lui autour de 18h, puis on le couche vers 19h30. Après ça, c’est notre tour de souper.»

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