«Je vis une peine immense à laquelle s’ajoute une colère que je suis incapable de contrôler tant j’avais vu venir la catastrophe qui m’attendait au bout du chemin.»


Louise Deschâtelets
Je vis une peine immense à laquelle s’ajoute une colère que je suis incapable de contrôler tant j’avais vu venir la catastrophe qui m’attendait au bout du chemin. Voici un bref récit de ce qui m’a menée où je suis à 35 ans. Il y a cinq ans, j’ai fait la connaissance d’un garçon avec qui j’ai d’abord cliqué sur le plan amical. Je l’avais connu par l’entremise d’une de mes meilleures amies.
Elle m’avait prévenue que ce garçon, très gentil avec les filles, lui semblait être « un fils à sa maman », puisqu’il vivait toujours chez-elle et ne lui semblait avoir jamais eu de copine à long terme. Juste des filles qui l’accompagnaient à l’occasion de certaines sorties de groupe.
Notre amitié s’est vite transformée en amour solide, du moins je le croyais, puisqu’après une année de fréquentation, il décidait de s’installer chez moi. Il retournait bien de temps en temps chez sa mère pour l’aider dans son ménage et son bricolage, et un peu aussi pour la désennuyer. Il en profitait alors pour dormir chez elle, vu qu’elle habite en dehors de Montréal. Ce qui ne me dérangeait pas, vu qu’il revenait toujours chez moi.
Je dois aussi vous confier que la madame ne m’appréciait pas plus qu’il ne faut. Elle ne perdait jamais une occasion de me faire des petites remarques désobligeantes du genre « Mon mari n’aurait pas apprécié que je m’habille comme toi ce soir » ou encore « Moi je n’ai jamais fait cette recette comme toi, parce que mon fils n’aime pas l’ail ». Comme je l’avais vite compris, pour avoir la paix, il valait mieux ne pas répliquer.
Quand j’ai décidé d’arrêter la pilule au milieu de notre troisième année de vie commune avec l’accord de mon copain, je suis tout de suite tombée enceinte. J’étais folle de joie et il me semblait que lui aussi l’était. La madame a bien pris la chose puisqu’elle souhaitait une descendance. Mais au début du quatrième mois de grossesse, l’enfant s’est décroché.
On a vécu ce deuil ensemble mon copain et moi, mais après six mois, il n’en a pas moins décidé de retourner vivre chez sa mère. Le prétexte étant qu’il avait réalisé qu’il m’aimait moins qu’il pensait. J’aurais donc dû me méfier de cette femme qui ne m’a jamais aimée, et maintenant il est trop tard pour y penser. Je vais haïr les belles-mères jusqu’à la fin de mes jours.
Une femme qui pleure deux très grosses pertes en même temps
À votre place, je mettrais le maximum de temps et d’énergie à faire le deuil de cet enfant perdu, au lieu de perdre toutes vos énergies à détester une femme qui n’est qu’en partie responsable du fait que ce garçon vous ait abandonnée. Prenez le temps de vous reconstruire avec l’aide d’un ou d’une thérapeute, et surtout, entourez-vous d’amis.es et de proches pour traverser ce moment charnière de votre existence. Prenez aussi la peine de lire la lettre qui suit, peut-être que la suggestion qu’elle contient vous sera-t-elle utile ?