«Je veux juste redevenir qui j’étais»: une commotion cérébrale paralyse sa vie pendant 7 mois
Agence QMI
Les commotions cérébrales ont un effet bien réel et à long terme sur les victimes, alors que certains subissent une douleur «constante», paralysant leur vie pendant plusieurs mois.
C’est notamment le cas de Nathalie Bruneau, victime d’une commotion cérébrale en août 2024, qui a subi trois chocs différents sur sa tête, heurtant une clôture et du ciment.
Sept mois plus tard, Nathalie n’est toujours pas retournée travailler et a des symptômes «constants, tous les jours, 24 heures sur 24», confie-t-elle au micro d’Isabelle Maréchal à QUB, diffusé en simultané au 99,5 FM Montréal, lundi.
«C’est tellement lourd d’être toujours arrêtée, poursuit-elle [...] Je n’arrive pas à l’accepter et une douleur constante [...] c’est tellement difficile, ça fait mal.»
Celle qui vit des moments difficiles depuis sa chute en août dernier souhaite simplement «redevenir qui elle était».
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Mon but c’est de redevenir la Nathalie que j’étais avant. Je veux redevenir ce que j’étais le 28 août dernier. C’est tout ce que je demande», partage-t-elle.
Le Dr Dave Ellemberg, un neuropsychologue clinicien spécialisé dans le domaine des commotions cérébrales, précise que 10 à 30% des victimes de commotions cérébrales ont des symptômes qui peuvent perdurer jusqu’à un an après la chute.
«Il y a des gens pour qui les symptômes peuvent être plus longs à partir, poursuit-il. C’est très variable», indiquant que les efforts mentaux et physiques sont très «épuisants» pour les victimes.
Commotions chez les athlètes
Un membre de l’équipe canadienne de patinage de vitesse sur longue piste et médaillé olympique, Laurent Dubreuil, a lui aussi subi plusieurs commotions cérébrales.

Laurent Dubreuil n’a aucun souvenir des moments après avoir subi sa première commotion cérébrale à l’âge de 14 ans, lors d’un cours d’éducation physique à l'école, confie-t-il au micro d’Isabelle Maréchal.
«Je ne me souviens pas de l’impact, je ne me souviens de rien, indique-t-il. Je me suis réveillé, il y avait six personnes qui me regardaient. C’était comme une scène de film», précise-t-il, ajoutant qu’il «était vraiment perdu et mêlé».
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La force de l’impact sur sa tête l’a rendu très confus, au point où il ne se souvenait plus de son âge lors de son rendez-vous chez le médecin. «Je n’avais pas de mémoire. Je ne me souvenais pas de mon âge. Je n’étais pas capable de dire un mot, sortir une réponse», note-t-il.
Pourtant, malgré son état, le médecin lui a simplement recommandé de prendre des Tylenol ou des Advil. «J’imagine qu’on a fait du progrès depuis 20 ans, c’est absolument ridicule. Dans ce temps-là, on n’était pas conscientisé comme maintenant», ajoute l’athlète.
Indemnités de la SAAQ
Des victimes d’un accident de la route qui ont subi des commotions cérébrales ont de la difficulté à recevoir des indemnités de la part de SAAQ.
En effet, le Dr Dave Ellemberg confirme que c’est une «réalité» qu’il a constatée dans sa pratique.
«On a encore un bon bout de chemin à faire en ce qui concerne la sensibilisation et l’éducation sur les commotions cérébrales», explique Dr Ellemberg.
«Il y a des gens qui vivent de réels enjeux. Le défi se multiplie quand on ne peut pas travailler et on n’a pas de soutien financier pour nous et notre famille», poursuit-il.
Voyez le segment complet de QUB ci-dessus.