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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

«Je suis un peu paniquée»: des étudiants chinois désemparés suite à l'interdiction d'Harvard d'accueillir les étudiants étrangers

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AFP

2025-05-23T12:57:30Z
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Des étudiants chinois consternés ont fait part vendredi de leur crainte pour leur avenir académique, après que le président Donald Trump a interdit à la prestigieuse université Harvard d'accueillir des étudiants étrangers. 

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L'escalade brutale de la querelle de longue date entre M. Trump et cette université d'élite, située dans le Massachusetts, est intervenue au moment où les tensions entre Washington et Pékin sont à leur comble.

Près de 1 300 étudiants chinois sont actuellement inscrits à Harvard selon les chiffres officiels et des centaines de milliers d'autres étudient dans d'autres universités aux États-Unis, un pays que beaucoup de chinois ont longtemps perçu comme phare de la liberté et de la rigueur académiques.

Consultant pour les étudiants qui souhaitent entrer dans les meilleures universités des États-Unis, Xiaofeng Wan a confié à l'AFP avoir reçu des appelles de clients paniqués toute la soirée.

«On me pose des questions non seulement de la part des familles, mais aussi de la part des conseillers d'éducation en Chine, y compris des directeurs d'écoles secondaires», a raconté M. Wan, par téléphone depuis le Massachusetts.

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«Ils étaient toujours choqués par la nouvelle. Ils ne voulaient pas y croire», a-t-il ajouté.

Vendredi, dans les rues de Pékin, des jeunes espérant étudier aux États-Unis ont confié à l'AFP qu'ils craignaient que leurs ambitions académiques ne soient désormais compromises.

«Je suis un peu paniquée pour être honnête», a avoué Jennifer, 20 ans, précisant avoir planifié d'aller étudier aux États-Unis à l'automne.

Jennifer n'avait pas l'intention de s'inscrire à Harvard. Mais «les coupes de budget et les restrictions aux inscriptions concernent toutes les universités aux États-Unis, qu'importe où on s'inscrit», a dit la jeune femme qui a refusé de donner son nom de famille.

Elle craint que les politiques de Donald Trump puissent influencer ses chances d'être acceptée à l'Université d'État de l'Ohio, qui a indiqué le mois dernier que le gouvernement fédéral a révoqué les visa d'au moins sept de ses étudiants internationaux.

«Mes camarades et moi nous avons l'impression qu'il n'y a pas particulièrement de bonne solution à ce problème, autre que celui d'être pessimiste», ajoute-t-elle.

Sentiment de panique

L'administration Trump a lancé une vaste offensive contre l'enseignement supérieur aux États-Unis, accusant les universités privées les plus prestigieuses, notamment Harvard et Columbia, d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme et de n'avoir pas protégé suffisamment les étudiants juifs pendant les manifestations contre la guerre d'Israël à Gaza.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1 218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53 762 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La ministre américaine de la Sécurité intérieure Kristi Noem, a écrit sur X que la décision de jeudi tiendrait également Harvard «pour responsable de la coordination avec le Parti communiste chinois sur son campus», sans donner de détails.

Harvard a qualifié cette révocation d"'illégale».

«La Chine s'est toujours opposée à la politisation de la coopération éducative», a réagi vendredi le ministère chinois des Affaires étrangères, estimant que cette démarche «ne fera que nuire à l'image et à la réputation internationale des États-Unis».

Bien que le nombre d'étudiants chinois dans les universités américaines est en déclin depuis plusieurs années, l'année scolaire 2023-2024 en comptait près de 280 000, selon les chiffres du département d'État américain et de l'Institut de l'éducation internationale.

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