"Divergentes": Coco Belliveau se confie sur son trouble du spectre de l'autisme


Guillaume Picard
L’attachante Coco Belliveau s’est toujours sentie différente des autres. Elle a beaucoup consulté et lu pour mieux se comprendre, mais ce n’est que depuis cinq ans qu’elle a reçu un diagnostic officiel de trouble du spectre de l’autisme (TSA).
L’humoriste originaire du Nouveau-Brunswick explore encore plus à fond la neurodivergence, surtout au féminin, dans le cadre de la série documentaire Divergentes, d’AMI-télé et AMI+, qu’elle porte avec Naadei Lyonnais, que l’on peut suivre ces jours-ci dans la troisième saison de Sortez-moi d’ici! à TVA.

«Pour moi, il y a un certain degré de responsabilisation parce que j’aurais voulu avoir des exemples de personnes avec le TSA comme ça quand je grandissais pour me sentir moins seule, voir qu’il y a des possibilités d'adaptation et tout ça. Il y a tellement de solitude dans le TSA», a-t-elle dit à l’Agence QMI.
Les deux expertes des téléréalités – Coco a fait deux fois Big Brother Célébrités, dont cet hiver, et Naadei, en plus de Sortez-moi d’ici!, a participé à Occupation double et animé L’île de l’amour – veulent aider les femmes neurodivergentes, surtout en sachant que la gent féminine est pratiquement exclue des recherches sur la neurodivergence, neuf études sur 10 étant dévolues exclusivement aux hommes.
Tournés avant son retour à Big Brothers Célébrités, les 10 épisodes de Divergentes permettent d’approfondir le TSA ainsi que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), qui concerne Naadei Lyonnais.
Fière de sa différence

Aujourd’hui âgée de 33 ans, Coco Belliveau est fière de sa différence, qui est l’une de ses forces et la source même de sa créativité. Et au lieu de se «taper sur la tête» comme naguère quand elle vivait un échec, elle désamorce les situations et prend le temps de faire les choses étape par étape pour mieux réussir.
C’est ce qu’elle a fait l’an dernier aux côtés d’Anne-Sarah Charbonneau en faisant une tournée qui lui a permis d’apprivoiser plusieurs salles. Dès cet automne, elle entreprendra ainsi avec plus de facilité le rodage en solo de son premier spectacle, Cocologie, près de 10 ans après l’obtention de son diplôme de l’École nationale de l’humour, en 2016.
«Le diagnostic de TSA m’a vraiment apporté un regard plus compréhensif sur ma personne. J’ai pu me pardonner. J’ai pu être douce avec moi-même. Plus je me connais, plus je fonctionne bien et plus je suis capable d’aller vers mes forces, comme ma concentration inébranlable.»
Cette saison, à Big Brothers Célébrités, elle avait apporté des jouets sensoriels (que les autres participants ont trouvé fort utiles pour diminuer leur propre anxiété), et quand elle avait besoin de prendre une pause, elle se retirait afin d’«éviter de se brûler».
«Après, je revenais plus forte!» dit celle qui aime bien les «surprises cadrées» et qui n’hésiterait pas à faire Sortez-moi d’ici! si l’occasion se présentait.
Avec une estime d’elle renforcée, Coco Belliveau s’assume aussi dans toutes les sphères de sa vie, en parlant de sa pansexualité et du fait qu’elle est non binaire.
«J’ai été en relation avec des femmes et des hommes, mais ma sexualité ne change pas. Quand je suis avec une femme, je ne deviens pas complètement lesbienne. Quand je suis avec un homme, je ne deviens pas hétéro. Pour moi, l’amour, c’est l’amour.»
Composer avec la critique

Ce qui est certain, c’est qu’être aussi transparente en public ouvre la porte au négativisme auquel certaines personnes carburent sur les réseaux sociaux.
«Je suis tellement dans l'acceptation de moi-même que je ne suis même pas capable d’assimiler les critiques. Quand les gens me critiquent sur mon corps quand je vais à la télé et qu’ils disent: “Ah, t’es trop grosse pour porter des culottes courtes”, ce qui me désole, ce n’est pas par rapport à moi. C’est que cette personne tente de faire filer mal d’autres gens, pas juste moi. Ça me décourage par rapport à la société, mais ça va jamais me faire m’haïr!»
- Produite par Duo Productions, boîte à laquelle on doit la franchise Si on s’aimait et la nouvelle fiction Dernière seconde, disponible sur illico+, la série documentaire Divergentes, réalisée par Myriam Berthelet, sera diffusée sur AMI-télé et AMI+ à compter du mercredi 30 avril, à 21h.