«Je suis obligée de travailler»: à 73 ans, elle ne peut toujours pas prendre sa retraite

Laurence Morin
Si le salaire minimum des travailleurs québécois a désormais été augmenté à 16,10$ l’heure, il reste que ce n’est «pas suffisant» pour vivre dignement dans une société où le coût de la vie augmente drastiquement.
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C’est d’ailleurs le cas d’une auditrice à QUB, Carole, qui a partagé sa situation financière, en entrevue téléphonique avec Isabelle Maréchal à QUB radio et télé.
À 73 ans, Carole ne peut toujours pas se permettre de prendre sa retraite, et ce même si son emploi de massothérapeute lui offre plus que le salaire minimum.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Je suis obligée de travailler, parce que les deux pensions, celle fédérale et provinciale, ne me donnent pas suffisamment pour bien vivre. Ce n’est rien d’extraordinaire», a-t-elle confié.
Carole n’est pas la seule qui subit les contrecoups de l’inflation. Malgré le salaire minimum au Québec qui a augmenté de 0,35$ l’heure jeudi, ça reste que ce «n’est pas assez» devant le coût de la vie, a insisté l’ex-chef syndical Jacques Létourneau, au micro d’Isabelle Maréchal.
«C’est une hausse qui n’est pas rien, c’est considérable, mais quand tu regardes ce que ça coûte réellement [...] oui c’est bien qu’il augmente, mais il n’augmente pas assez.»
«Il n’y a pas 55 000 façons de permettre au monde de vivre dignement et, manifestement, cette hausse-là n’est pas suffisante», a martelé M. Létourneau.
Simplement avec la hausse des prix à l’épicerie ou le coût exorbitant des logements, un «effritement de la classe moyenne» a été observé, au point où certaines personnes doivent se trouver un second emploi pour arrondir leurs fins de mois.
«Un travailleur qui en arrache, ça ne veut pas dire pauvre au sens de l’itinérance, mais [...] qui a de la misère à joindre les deux bouts, qui est obligé de faire une autre job, il y en a de plus en plus», a constaté l’ex-chef syndical.
Voyez l'entrevue complète à QUB dans la vidéo ci-dessus.