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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

«Je suis devenu un zombie»: des employés d’Amazon dénoncent des pratiques illégales

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TVA Nouvelles, Agence QMI

2023-01-20T20:11:30Z
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Accidents de travail «réguliers», mesures disciplinaires injustifiées et rythme de travail «infernal»: plusieurs employés et ex-employés des entrepôts Amazon du Grand Montréal ont dénoncé, vendredi matin, leurs conditions de travail.

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Lors d’un point de presse conjoint avec la CSN, plusieurs personnes ont avoué avoir subi des représailles après avoir entamé un recours auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

Selon ces employés, la multinationale aurait entre autres offert de l’argent en échange du retrait des plaintes déposées à la CNESST à la suite d’un accident de travail.

«On était bien conscients qu’Amazon faisait tout pour se soustraire à l’obligation de déclarer chaque accident de travail à la CNESST ou encore pour contester chaque réclamation», a déclaré Mostafa Henaway, organisateur communautaire au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI). 

«Mais d’apprendre aujourd’hui que des mesures sont prises à l’encontre des accidentés du travail qui exercent leur droit légal à des compensations et à un sain rétablissement, d’apprendre que certains d’entre eux se voient promettre de l’argent par Amazon si leurs plaintes à la CNESST sont retirées, d’apprendre qu’Amazon va jusqu’à congédier des employés ayant osé faire une réclamation à la suite d’un accident de travail, ça dépasse l’entendement.» 

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Un ex-employé, rencontré par TVA Nouvelles, a affirmé avoir été renvoyé sans raison valable après une blessure.

«J’ai toujours fait de mon mieux et après deux ans, j’ai été congédié sans explications», a-t-il déploré.

  •  Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio : 

«Des esclaves salariés»

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, soutient que les employés des entrepôts Amazon du Grand Montréal travaillent dans des conditions qui bafouent leur dignité. 

«Les travailleurs et les travailleurs d’Amazon, ce sont des esclaves salariés», a-t-il clamé. 

«Ces gens-là, tout ce qu’ils veulent c’est être respecté et avoir un salaire décent.»

Un deuxième travailleur d’Amazon rencontré par TVA Nouvelles a dénoncé le nombre d’heures exigé par la compagnie qui, selon lui, est abrutissant.

«Après 50 heures par semaine au travail, je n’arrive plus à rien faire. Je suis devenu un zombie», a-t-il déploré.

En pleine procédure de syndicalisation, une ingérence patronale a également été dénoncée. 

Des affiches antisyndicales, des messages incitant à rejeter la syndicalisation, des rencontres avec des cadres de partout en Amérique du Nord, l’entreprise aurait pris tous les moyens pour empêcher l’implantation d’un syndicat.

«On a vu Amazon agir aux États-Unis, on savait que la campagne serait difficile. On est face à l’un des pires employeurs de la planète», a indiqué David Bergeron-Cyr, qualifiant les gestes de l’employeur de «vraie campagne de peur». 

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Amazon Canada, pour sa part, dit préferer une relation sans «tierce partie».

Dans un courriel à TVA Nouvelles, sa porte-parole Ryma Boussoufa écrit qu'«en tant qu’entreprise, nous ne pensons pas que les syndicats soient la meilleure réponse pour nos employés.»

Voici la réponse d'Amazon

Allégation que des travailleurs ayant formulé des plaintes auraient été congédiés ou se sont vu refuser l’accès à des promotions.

Nous contestons fortement ces allégations. Nous encourageons les employés à nous faire part de leurs commentaires et, à cette fin, nous avons mis à leur disposition divers moyens de communiquer directement avec leurs supérieurs. Afin de fournir une rétroaction aux dirigeants, les employés peuvent notamment se prévaloir de notre politique de porte ouverte, de rencontres individuelles, de tables rondes avec nos dirigeants et de babillards sur le lieu de travail.

Allégations de tactiques antisyndicales d’Amazon (notamment : les messages textes, affiches sur lieu de travail et des représentants pour contrecarrer les efforts de syndicalisation.)

Il revient à nos employés de décider s’ils souhaitent ou non adhérer à un syndicat. Il en a toujours été de même. Le fait de communiquer avec les employés au sujet des syndicats est un processus légalement reconnu depuis des décennies. Comme beaucoup d’autres entreprises, nous nous entretenons avec nos employés à ce propos parce qu’il est important que tous comprennent les faits concernant l’adhésion à un syndicat et le processus électoral lui-même.

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