Nous avons vu le documentaire «Je suis: Céline Dion»: une crise de spasmes qui donne froid dans le dos

Émouvant, remuant, troublant. Drôle aussi. Le documentaire Je suis: Céline Dion nous fait passer par toute la gamme des émotions et présente la chanteuse québécoise telle qu’on la connaît, mais comme on ne l’a jamais vue.

Pour la première montréalaise, lundi soir, tout le gratin du milieu artistique québécois s’était donné rendez-vous pour visionner en primeur le film d’Irene Taylor au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Une délégation de la famille Dion était aussi présente, menée par Claudette.

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Céline, elle, est apparue sur écran géant, en direct du lancement se déroulant simultanément à New York. Elle s’est adressée aux invités avant la projection pour les remercier d’être toujours là et d’espérer son retour sous les projecteurs.

Le documentaire de 102 minutes, qui sera disponible le 25 juin, sur Prime Video, brosse un portrait de la vie de Céline avec quantité d’images d’archives retraçant toutes les étapes de la vie de la femme de 56 ans. Il y a aussi beaucoup de chansons, bien sûr, et d’extraits de ses concerts à diverses époques de sa conquête du monde.

Une crise de spasmes bouleversante

Mais ce qui demeure le plus intéressant, sans doute parce que c’est nouveau pour nous, Québécois, qui la connaissons comme un livre ouvert, c’est tout le combat que Céline mène courageusement contre le syndrome de la personne raide.

Le moment fort, choquant même, se produit quand elle fait une crise de spasmes devant les caméras. Il ne faut que quelques instants pour que Céline se torde de douleur devant nos yeux alors que tout allait bien juste auparavant. Cela commence par un spasme à un pied et puis c’est l’embrasement. Ses bras, ses jambes, ses doigts, tout son corps se crispe.

C’est assurément un moment bouleversant, car on se sent à la fois voyeur et impuissant devant une Céline qui souffre et devient non verbale. Surtout que la caméra s’approche tout près de son visage. Bien entourée, Céline est prise en charge, mais on reste soufflé par l’intensité de la scène, son système nerveux subissant une attaque au moment où son cerveau est surstimulé.

L’émotion était telle dans la salle à Montréal qu’une personne a subi un malaise durant ce moment clé du documentaire, forçant une brève interruption de la séance. Puis une autre personne a dû être escortée vers la sortie, elle aussi visiblement troublée.

Comme évoqué dans l’entrevue accordée à Jean-Philippe Dion et diffusée dimanche à TVA, Céline Dion revient sur sa consommation de Valium, sur le fait qu’elle a dû mentir sur sa condition et sur les premiers symptômes du syndrome de la personne raide, qui remontent à 2008, en pleine tournée mondiale. 

On la voit travailler d’arrache-pied avec pour seul objectif de remonter sur scène. Une photo de son défunt mari et imprésario, René Angélil, est accrochée au mur devant lequel elle s’étire, comme s’il veillait encore sur elle. Comme il l’a toujours fait.

On est aussi, grâce au documentaire, ramené en décembre 2022 dans les coulisses de l’enregistrement des vidéos en anglais et en français destinées à informer ses admirateurs de la maladie qui la frappe. Parlant de français, il y en a ici et là dans le film.

Céline, qui pouvait enregistrer trois chansons par soir sans problème, peine à graver une pièce de la trame sonore du film Love Again sous nos yeux. On sait maintenant que ces images datent de près de deux ans et la chanteuse dit aller mieux, alors on se surprend à espérer du nouveau matériel ou encore de la revoir en spectacle.

On la voit aussi avoir du plaisir avec ses jumeaux, Eddy et Nelson. Elle n’est alors plus la chanteuse, mais la mère.

Dans plusieurs segments, elle n’est pas maquillée, ce qui est inédit dans le cas de Céline, qui a toujours voulu être impeccable. Mais ça ajoute de la vérité et on sent qu’on entre encore plus dans son intimité.

Et, ô surprise, jamais on n’aurait pensé voir Céline Dion passer l’aspirateur. C’est maintenant chose faite! Elle s’occupe aussi de sa chienne Bear, qui lui fait des clins d’œil pour lui dire qu’elle l’aime.

Céline nous fait même visiter l’entrepôt où sont rangés toutes ses robes, ses chaussures et autres souvenirs. Elle en a quatre comme celui que l’on découvre avec elle. Elle est marrante quand elle parle de son amour des chaussures, même celles qui ne sont pas ajustées à sa taille et qu’elle s’obstine à porter parce qu’elles sont belles. Ces moments drôles sont d’ailleurs les bienvenus pour détendre un peu l’atmosphère et nous montrer que Céline a conservé son sens de l’humour.

À la toute fin du documentaire, on aime encore plus Céline. On la respecte davantage pour son courage. On la savait hyper travaillante et elle est maintenant une guerrière à nos yeux. Sa résilience est inspirante. Sa détermination l’est tout autant.