Je rêve à une finale Leafs-Oilers

Jean-Charles Lajoie
Il y a quelques années un slogan en marge du championnat du monde de hockey junior clamait haut et fort «Nous jouons tous pour le Canada».
Cette embuscade publicitaire par un commanditaire national ne m’a pas beaucoup ému, mon élan légitime et fondamental étant plus axé sur le Québec. Mais pas au point de regarder les juniors canadiens dans un match de la médaille d’or et de soutenir une autre équipe. Pas plus au point de ne pas devenir 100 % bœuf canadien en février à la Confrontation des 4 nations...
Je regarde les séries de la Coupe Stanley et je rêve d’une grande finale qui, avant ce printemps, m’excitait comme un clou rouillé dans un pied nu : pourquoi pas les Maple Leafs de Toronto contre les Oilers d’Edmonton.
J’aurais même pris davantage une ronde ultime entre Winnipeg et Ottawa, les deux plus petits marchés de la Ligue nationale : hélas, les «Sens» sont en vacances et les Jets magasinent probablement leurs billets d’avion en cachette.
N’empêche, une coupe Stanley disputée entre Edmonton et Toronto n’est pas du tout de la science-fiction. Et en regardant de plus près, on constate que ces deux concessions pourraient figurer au tableau des séries éliminatoires pour encore 7-8 saisons de suite avec aisance.
Si une certaine logique est respectée, les Sénateurs et les Jets joueront la vraie saison pendant quelques années. Les Flames et les Canucks représentent des énigmes. Vancouver vient de lamentablement échouer en dépit d’un excellent coach et d’une formation enviable. Le potentiel est là. Les Flames ont manqué de peu le grand tableau. Ils sont tellement à géométrie variable qu’ils peuvent aussi bien terminer l’exercice 2025-2026 à 12 points des séries.
Reste le Canadien. Montréal sera en séries pendant plusieurs saisons... mais à compter de la prochaine ? Aucune garantie pour le moment. Si le duo Gorton-Hughes travaille adéquatement dans les prochains mois, tous les espoirs sont permis. Autrement dit, le total de cinq équipes canadiennes sur 16 en séries 2025 pourrait être maintenu, voire grimper, pour cinq ans minimum.
Beaucoup de dollars
Est-ce le motif de l’augmentation vertigineuse du plafond salarial annoncé par Gary Bettman il y a quelques mois ? Donc, 25 millions $US de plus à dépenser par les organisations. Sauf que les revenus sont en dollars canadiens tire chez les sept concessions du Canada. Suivant une pure logique financière, seuls les Leafs et le Canadien peuvent tenir la route d’un plafond salarial à 110 millions $ d’ici cinq ans.
Heureusement, les grandes fortunes qui possèdent les autres équipes canadiennes ont la capacité de comprendre qu’il s’agit seulement de déplacement de capitaux et que les pertes encourues dans l’exercice financier annuel seront compensées un jour par le fruit de la vente de la concession qui ne cesse de grimper en flèche en valeur.
Tout ce qui précède demeurant à être entériné et démontré par des actions concrètes desdits propriétaires, à Calgary, Edmonton, Winnipeg, Ottawa ou Vancouver.
En attendant, je me prends au jeu, je ne boude pas mon plaisir. Je me permets de rêver haut et fort d’une grande finale toute canadienne afin de compléter une saison qui aura démontré que ce sport est encore, n’en déplaise à Gary Bettman, encore le nôtre, ici au nord.