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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Je pensais qu’au Québec, nous ferions mieux que Trump

Photo Martin Chevalier
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Émilise Lessard-Therrien

2025-10-01T04:00:00Z
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Les relents d’été s’accrochent à l’automne. Grand bleu, brise tiède. Le prunier se trémousse pour faire tomber ses prunes fuchsia qu’on mange comme des bonbons.Les couchers de soleil sont à pleurer de beauté. Dans la maison, ça sent la sauce tomate. Pourtant, y’a quelque chose qui résiste à ces bonheurs si simples.

Nous étions tous abasourdis quand Trump a été élu. Le Québec au complet s’est insurgé et s’est retrouvé uni tout d’un coup dans une appréhension collective. C’est en se comparant aux autres qu’on arrive à mieux se définir. Me semble que c’est ce qu’on a fait.

Tout l’hiver, nous avons eu les yeux rivés de l’autre bord de la frontière dans l’inquiétude de la prochaine pire nouvelle. La déportation des migrants. Le DOGE de Musk. La guerre aux politiques environnementales et aux communautés de la diversité sexuelles. La censure dans les universités. Le bar ouvert à l’extraction des énergies fossiles. La riviera Gaza. Et tant d’autres choses pour miner notre espoir.

Le pire de la politique

Maintenant, nos propres politiciens sont aussi à craindre.

L’influence de Trump transperce le programme politique du Québec dans une sauce juste un peu édulcorée. Legault semble prêt à tout pour se relancer dans une économie de l’extractivisme décomplexée. Des minéraux non plus pour la transition énergétique, mais pour la défense, sa nouvelle priorité. Charcuter le territoire avec une indifférence trempée d’arrogance pour les mouvements citoyens.

Il a reculé sur la parité au Conseil des ministres, réduisant la voix des femmes. Passé la fonction publique au hachoir à viande. L’engagement de la vente unique de véhicule électrique en 2035 vient de revoler.

Avec le chef du PQ, la CAQ est en compétition sur qui sera le plus odieux avec les immigrants et les communautés de la diversité. Soufflant sur les braises de l’intolérance.

Et l’année préélectorale débute à peine. Est-ce qu’il y a du beau qui y survivra?

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