«Je n’y croyais pas»: des parents mécontents de la fermeture pendant 8 mois d’un CPE de Montréal

La fermeture d’un centre de la petite enfance (CPE) à Montréal pour une durée de huit mois suscite la colère de nombreux parents, mécontents de la façon dont ils ont été informés de cette décision.

Le CPE Les Bécasseaux, situé dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, sera fermé à partir de septembre jusqu’en mai pour des travaux majeurs qui permettront l’ajout de 83 nouvelles places.

Les parents ont été informés d’un agrandissement du centre et que les enfants pourraient continuer à fréquenter le CPE.

Cependant, l’établissement profitera de ces travaux pour effectuer des rénovations, ce qui entraînera sa fermeture temporaire et la relocalisation des enfants.

Des parents rencontrés par TVA Nouvelles déplorent avoir dû faire pression afin que le centre de la petite enfance les informe de cette fermeture après que des employés ont appris la nouvelle.

La direction du CPE a finalement envoyé une lettre aux parents le 26 juin pour confirmer que l’installation fermerait ses portes pour huit mois en automne.

Les raisons évoquées comprennent notamment la non-conformité de l’établissement pendant les travaux en matière de sécurité incendie.

«J’ai appris ça par les parents, je n’y croyais pas, ça a été mal annoncé», affirme un parent.

Le CPE propose aux parents une alternative pour la relocalisation des enfants le temps des travaux, mais l’emplacement temporaire n’est pas dans le même secteur.

«L’endroit est à Saint-Michel, ça ajoute au moins 40 minutes pour faire les allers-retours. On organise toutes nos vies autour de la garderie de notre enfant, donc c’est vraiment compliqué, on a vu des parents en pleurs», mentionne une mère de famille.

Certains parents qui concluent des ententes avec d'autres institutions de leur quartier afin d’accueillir leur enfant de façon temporaire s’inquiètent aussi de la possibilité de ne pas être en mesure de réintégrer le CPE Les Bécasseaux à la fin des travaux.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le ministère de la Famille indique de son côté que le CPE a respecté les délais prescrits par la loi. 

«Le CPE a donné un préavis de 90 jours aux parents. Il s’est également doté d’un plan de relocalisation permettant à plusieurs enfants de recevoir des services de garde dans d’autres installations et en milieu familial, pour la durée des travaux, indique-t-on par courriel. Le CPE a tenu une rencontre le 3 juillet 2025 pour informer les parents du plan de relocalisation.»

«Une fois l’installation rouverte, les parents dont l’enfant est relocalisé auront la liberté de rester chez ce nouveau prestataire ou de retourner au CPE», ajoute-t-on.

Et les travailleuses?

Les employées qui œuvrent au sein de cet établissement s’inquiètent également de leur sort pendant la fermeture temporaire annoncée.

Leur syndicat, la Fédération de la santé et des services sociaux, indique qu’elle compte enquêter afin de s’assurer que la raison évoquée par la direction pour la fermeture des installations est réelle afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un licenciement collectif déguisé.

Une rencontre d’urgence avec la direction aura lieu lundi prochain.

Dans une publication sur X, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, affirme n’avoir «jamais rien vu de tel».

«Les allégations selon lesquelles le ministère et la direction ont caché des informations aux parents et aux éducatrices sont absolument déplorables», écrit-il.

De son côté, le ministère de la Famille affirme que la convention collective sera honorée.

«Le ministère comprend que cette situation génère de l’incertitude chez certaines personnes et est disponible pour les soutenir dans leurs démarches de recherche d’une nouvelle place», assure-t-on.

Voyez les explications complètes dans la vidéo ci-dessus.