«Je n’étais plus une bonne mairesse»

Frédéric Marcoux
L’ex-mairesse de Gatineau, France Bélisle, était d’avis qu’elle «n’était plus vraiment une bonne mairesse» avant d’annoncer sa démission en février 2024.
En entrevue à QUB radio jeudi, la principale intéressée a partagé le fond de sa pensée, quelques jours après la sortie de son livre L’heureuse élue.
«J’ai quitté pour une raison de valeurs», a-t-elle dit. «Ça me dérangeait de voir certains élus qui n’étaient pas préparés avant de voter, qui n’avaient pas d’arguments ou qui votaient par partisanerie. Je n’étais pas bien avec ça.»
- Écoutez l'entrevue avec France Bélisle, mairesse de Gatineau de 2021 à 2024, à QUB radio:
Rester la même
France Bélisle a avoué ne plus avoir été en mesure de négocier avec certains collègues parce qu’elle «n’aurait pas été capable» de se regarder dans le miroir.
«À partir de là, je n’étais plus vraiment une bonne mairesse», a-t-elle noté. «Si je ne pouvais plus m’asseoir et négocier, parce que je n’étais plus bien avec moi-même, je n’étais pas capable de servir le citoyen.»
«À mon arrivée à la mairie, je voulais être la même personne que j’étais en campagne électorale», a-t-elle poursuivi. «À un moment donné, ce n’était plus possible. J’avais un choix à faire. Si je restais moi-même, je perdais politiquement. Si je voulais gagner, il fallait que je m’assoie avec des personnes [devant lesquelles] je n’étais plus capable de m’asseoir pour discuter.»
Mme Bélisle a indiqué qu’en politique municipale, ce n’est pas tous les gens qui sont là «pour les bonnes raisons».. Malgré tout, elle ne regrette pas l’expérience.
«J’ai vécu une belle histoire d’amour avec les citoyens», a-t-elle souligné. «Comparativement à d’autres maires et mairesses, j’ai été pas mal chanceuse.»