«Je ne veux plus jamais aller dans un festival comme ça»: des victimes de piqûres au festival ÎleSoniq appellent à la vigilance

Des victimes qui ont été piquées à leur insu lors du festival ÎleSoniq appellent à la vigilance contre ces «tordus» qui sévissent, surtout à l’approche du weekend country Lasso.

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«Au début je n’y croyais pas que ça pouvait m’arriver à moi [...] je me suis mise à pleurer comme une Madeleine quand j’ai réalisé que je pouvais attraper le sida», raconte Catherine Lapointe.

Elle fait partie des deux victimes qui se sont entretenues avec Le Journal. Comme elles, quatre autres ont porté plainte à la police de Montréal, qui enquête sur ces cas d’intoxication involontaire survenus au parc Jean-Drapeau les 9 et 10 août. On ne peut encore expliquer pourquoi on s'en est pris à elles et ce qu'on leur voulait.

La jeune femme de 25 ans dit avoir ressenti un pincement à l’arrière du corps alors qu’elle se trouvait dans la foule samedi dernier, lors du spectacle de John Summit.

Une autre victime, qui a demandé à garder l’anonymat parce qu’elle se dit encore trop ébranlée, se remémore ce moment avec inquiétude. 

«J’ai zéro tolérance à la douleur, alors le pincement m’a fait vraiment mal, raconte-t-elle. Ça m’effraie vraiment cette histoire.»

Son amie Justine Larouche l’a conduite à l’infirmerie du festival. Après avoir porté plainte à la police et effectué des tests médicaux, les amies ont raconté leur histoire sur les réseaux sociaux.

«C’est frustrant parce que les gens ne nous croient pas. Moi je suis traumatisée, je ne veux plus jamais aller dans un festival comme ça», affirme M^me Larouche.

Dans les deux situations, les hommes ont pris la fuite. 

«Ce qui fait le plus peur c’est qu’on ne sait pas pourquoi ils font ça. C’est vraiment tordu», ajoute-t-elle.

Un phénomène en hausse

Selon Benjamin Dansereau-Leclerc, chef aux opérations chez Urgences-santé, ce type d’agression a été «très présent dans les dernières années».

Les cas d’ÎleSoniq ne sont pas isolés. D’autres signalements ont eu lieu dans différents festivals du Québec cet été. À la fin juillet, une dizaine de festivalières ont signalé des piqûres non consenties lors du festival de la Gourgane, à Albanel, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Deux signalements similaires ont été faits au Festival country de Labrecque, aussi situé au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et au Festival d’été de Québec, ont confirmé les autorités.

Les statistiques sont toutefois difficiles à obtenir dans cette affaire. 

«C’est probablement sous-déclaré», croit M. Dansereau-Leclerc.

L’organisme GRIP, qui agit en réduction des méfaits et en prévention dans les milieux festifs, est intervenu auprès de trois personnes cet été concernant des piqûres sauvages, toutes à ÎleSoniq. 

«Ça reste plus anecdotique que fréquent, mais quand on a commencé il y a 10 ans on n’en voyait pas donc il y a une hausse».

Des actions concrètes

Alexandrine Beauvais-Lamoureux, cofondatrice de l’organisme Scène et Sauve, plaide pour plus de recherches sur les effets de la piqûre sauvage. 

«C’est loin d’être toutes les substances qui entraînent des effets, lorsqu’administrées de façon intracutanée ou intramusculaire», explique-t-elle.

Son organisme souhaite également que les agents de sécurité aient des formations qui soient mises à jour par rapport à cette nouvelle réalité.

Des récompenses allant jusqu’à 3000$ sont offertes pour toute information menant à l’arrestation d’un suspect. Les témoins des événements sont ainsi invités à contacter la police.

– Avec Élisa Cloutier