Victime abattue devant un salon de barbier: «Je ne suis pas un tueur», clame un homme coupable de meurtre prémédité
L'homme de 43 ans prend le chemin de la prison pour les 25 prochaines années, pour avoir tiré un projectile fatal devant un salon de barbier de Montréal en 2020


Jonathan Tremblay
Peu avant d’être envoyé en prison pour les 25 prochaines années, un homme récemment déclaré coupable par un jury d’un meurtre prémédité a clamé mercredi à maintes reprises: «Je ne suis pas un tueur.»
«Devant le miroir, je ne me vois pas comme un tueur. Je n’ai jamais eu l’intention de tuer cet homme», s’est à nouveau lamenté Selwin George Chin, pendant plus d’une douzaine de minutes cet après-midi, avant que le tribunal officialise sa sentence.
Jeudi dernier, l’homme de 43 ans a été reconnu coupable de meurtre prémédité au terme d’un long procès devant jury, au palais de justice de Montréal.
Celui-ci se voyait ainsi automatiquement condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération avant 25 ans.
Durant sa défense, Chin avait tenté d’influencer le jury, en plaidant qu’il n’avait pas l’intention de tuer Mark Jackson lorsqu’il l’a tiré, le 15 février 2020.

Ce soir-là, il a dégainé un pistolet et atteint en plein cœur l’homme de 40 ans qui s'amenait vers lui.
Filmés
Les deux individus se connaissaient.
Ils avaient eu une altercation, plus tôt en soirée, devant un salon de barbier de la rue MacDonald, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.

Toute la scène a été captée par des caméras de surveillance.
Sur une bande vidéo, on peut voir la victime, qui est père d’une jeune femme de 20 ans, se faire abattre et s’effondrer au sol.
- ATTENTION, les images qui suivent pourraient choquer certaines personnes
Chin, qui a fui la scène, a été arrêté quelques jours plus tard.
Généreux et passionné
Mercredi, des proches de Mark Jackson, qui se faisait surnommer «Juvi», ont pu s’adresser à la cour.
«Jamais je n’aurais pensé que quelqu’un qu’il appelait son ami pouvait prendre sa vie. Chaque fois que je passe devant ce salon de barbier, j’éclate en sanglots», a témoigné Kedisha Samuels, petite sœur du défunt, qui dit avoir perdu celui qui la protégeait.

Puis, la conjointe de la victime, qu'on décrit comme étant un homme généreux, attentionné, passionné par la cuisine et la politique, s’est quant à elle adressée à l’assassin.
«J’espère que tu prendras le temps durant ta peine pour remarquer le nombre de vies que tu auras impactées. Comment le manque de contrôle émotionnel a pu te coûter», a lancé Alicea Walker, à l’endroit de Chin.
Il ne veut pas se faire haïr
À la suite de ces émouvants témoignages, l’accusé, qui s’est vu offrir la parole, s’est plaint longuement du sort qui l’attendait et qu'il ne méritait pas, selon lui.
Il a tenu un discours visiblement choquant pour la famille de la victime, assise dans l’audience.
«Je suis désolé que cet homme soit mort. Non, il ne méritait pas de mourir. Je sais que je n’avais pas l’intention de le tuer. Je ne veux pas manquer de respect à personne, mais vous le savez que cet homme m’a attaqué», a-t-il râlé, avant de se mettre à pleurer.
«Je ne veux pas que le monde me déteste. Je ne suis pas un meurtrier», a poursuivi Chin, malgré les tentatives du juge Daniel Royer pour mettre un terme à son intervention.
«La cour souhaite que M. Chin commence à réaliser l’étendue du mal qu’il a causé», a conclu le magistrat, en rendant sa sentence.
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