«Je ne suis pas un monstre»: des remords du bout des lèvres pour un homme qui a agressé quatre enfants
Il avait été reconnu coupable de contacts sexuels sur ses victimes qui étaient âgées de 5 à 12 ans


Valérie Gonthier
Du bout des lèvres, un homme qui a agressé des fillettes s’est dit repenti et a demandé la clémence au Tribunal, devant ses victimes qui venaient de raconter comment il leur avait volé leur innocence.
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«Je ne suis pas cette personne qu’on tente d’étiqueter dans les médias, je ne suis pas un monstre. Est-ce que j’ai commis une erreur? Oui, et j’en suis sincèrement désolé», s’est défendu German Luis Alfaro, mercredi, au palais de justice de Longueuil.
Il venait d’écouter pendant de longues minutes ses victimes énumérer les conséquences des agressions qu’elles ont vécues, de ses mains.
«Je me suis fait arracher mon innocence quand il a commencé à me toucher. J’étais si petite, si fragile et incapable de me défendre», a dit une des victimes, dans une lettre lue en salle d’audience par le procureur de la Couronne au dossier, Me Bruno Des Lauriers.
Ce dernier suggère une peine de détention de sept ans. L’accusé espère plutôt écoper de cinq ans derrière les barreaux.
Cet été, Alfaro a été reconnu coupable au terme d’un procès de contacts sexuels sur quatre enfants de 5 à 12 ans, sur une période de plus de 10 ans.
Les victimes étaient toutes des jeunes filles de son entourage.
Revivre ça encore et encore
Trois avaient même été agressées lors d’un même événement, dans une piscine. Lors du jeu du chat et de la souris, Alfaro, le seul adulte dans l’eau, devait pourchasser les gamins et les attraper.
Il en avait alors profité pour agripper les seins de fillettes et a même glissé ses doigts sous leur maillot.
«Chaque fois que j’y repense, je me rappelle le maillot de bain que je portais ce jour-là, un maillot rose et orange flash, comme un enfant de 12 ans porte, a raconté une autre victime. Cela fait huit ans, et je n’ai plus jamais été dans une fête à la piscine. Et j’ai peur de mettre un maillot de bain.»
German Luis Alfaro, lui, a toujours nié ces agressions. À son procès, l’accusé criait d’ailleurs au complot pour se défendre.
«Plutôt que d’assumer ce que tu as fait, tu m’as forcée à faire face au tribunal et revivre ça encore et encore, raconter devant une salle remplie d’étrangers ce que tu m’as fait subir», a déploré une troisième victime.
Le juge Jean-Philippe Marcoux avait noté qu’au procès, l’accusé tentait de donner «la bonne réponse».
Prise de conscience
Mais mercredi, à l’étape de la détermination de sa sentence, il a dit regretter. «Pour moi-même et pour elles», a-t-il ajouté.
Il a expliqué avoir lui-même été victime d’abus lorsqu’il était jeune, mais que lorsqu’il en avait parlé, cela avait été banalisé.
Mais lorsque questionné par le magistrat sur cette soudaine prise de conscience, il a été incapable d’expliquer les torts qu’il dit reconnaître.
«Mon concept d’agression sexuelle est différent que ce qui est établi», a-t-il expliqué.
Les observations sur la peine ont été interrompues en après-midi, puisque la conjointe de l’accusé a fait un malaise en pleine salle d’audience.
Les parties plaideront la semaine prochaine.
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