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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Je ne pouvais pas rêver à ça»: Monia Chokri savoure son succès en France et au Québec

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2025-11-13T10:00:00Z
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Alors qu’elle s’apprête à tourner son prochain film en France, Monia Chokri sera honorée ce jeudi au Festival Cinemania, qui présente quatre longs métrages récents dans lesquels elle tient un rôle. Le Journal a rencontré l’actrice et réalisatrice québécoise, qui vit actuellement l’une des périodes les plus exaltantes de sa carrière.

«Je peux dire aujourd’hui que la vie que j’ai est plus grande que celle que j’ai rêvée», avait lancé Monia Chokri en février 2024, après avoir remporté le César du meilleur film étranger pour sa comédie Simple comme Sylvain

Près de deux ans plus tard, la cinéaste de 43 ans ressent toujours la même gratitude à la veille de recevoir un prix honorifique à Cinemania.

«Ce que j’ai dit à la fin du discours [aux César], c’est vrai, confie-t-elle. Je ne pouvais pas rêver à ça. J’en ai eu des rêves, mais je ne pouvais pas m’octroyer celui-là.»

Célébrant cette année ses 20 ans de carrière — elle a obtenu son diplôme du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2005 —, Monia Chokri dit avoir apprivoisé le succès progressivement, sans brûler les étapes.

«J’ai eu le temps de l’assimiler parce que j’ai fait de la course de fond, analyse-t-elle.

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«Comme actrice, je n’ai pas eu un succès instantané. Et comme réalisatrice non plus. J’ai eu le temps d’assimiler chaque étape pour arriver où je suis aujourd’hui. Je pense que ça me permet de vraiment savourer ce que je vis en ce moment.»

Entre le jeu et la réalisation

Monia Chokri est à l’affiche de quatre films présentés cette année au Festival Cinemania. Elle joue aux côtés de Julianne Côté et Sara Montpetit dans le drame Où vont les âmes, premier long métrage de fiction réalisé par l’artiste multidisciplinaire Brigitte Poupart. 

Les festivaliers peuvent aussi la voir dans trois productions françaises, soit Des preuves d’amour, d’Alice Douard, Love Me Tender, d’Anna Cazenave Cambet, et Les enfants vont bien, de Nathan Ambrosioni.

Ces films ont tous été tournés dans les mois qui ont suivi son triomphe aux César.

Photo AFP
Photo AFP

«J’ai beaucoup de plaisir à jongler entre le jeu et la réalisation, glisse-t-elle. Mais je laisse quand même la réalisation en priorité dans mon travail.»

Les prochains mois seront d’ailleurs consacrés à la préparation de son prochain film, Ni le jour ni la nuit, qui sera entièrement tourné en France avec des vedettes françaises. Le tournage se mettra en branle en août prochain.

«J’ai écrit ce film-là pour la France parce que l’élément déclencheur de l’intrigue est un truc qui peut seulement se passer en là-bas, explique-t-elle.

«Et puis, après le succès de Simple comme Sylvain, j’avais envie d’aller ailleurs, d’explorer autre chose et de raconter autrement ce qui sera, au fond, une variation sur le même thème [le couple]. Comme artiste, on a des obsessions, et on décline toujours un peu le même sujet, sous différentes formes.»

Monia Chokri reconnaît avoir ressenti une certaine pression au moment d’écrire ce quatrième long métrage. De son propre aveu, l’engouement et les prix remportés par Simple comme Sylvain l’ont «tétanisée» dans l’écriture.

«Je garde toujours en tête qu’un succès ne garantit pas un passeport à vie dans la tête des gens et dans notre succès, dit-elle. Il suffit de faire un film qui plaise moins pour que tout retombe. Il faut être solide mentalement et émotionnellement pour ne pas raccrocher son bonheur au succès. Je ne suis pas sûre que le succès me crée tant de bonheur que ça. C’est plus le fait de pouvoir travailler qui me rend heureuse.»

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