«Je ne me sentais vraiment pas bien» pendant le débat, se justifie Biden

Francis Pilon
Durant une entrevue d’une vingtaine de minutes à la télé hier soir, Joe Biden a tenté de minimiser sa performance calamiteuse au débat contre Trump et a même justifié celle-ci par le fait qu’il «était épuisé».
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«J’étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien», a affirmé le dirigeant démocrate à la chaîne ABC, qualifiant le duel de «mauvais épisode».
Biden s’est exprimé sans filet, seul face à George Stephanopoulos, un journaliste et un ancien proche conseiller du président démocrate Bill Clinton. Il a été incapable de dire s’il avait, ou non, revisionné les 90 minutes de confrontation avec son rival républicain Donald Trump qui ont plongé sa candidature dans la tourmente et ramené les questions sur son état cognitif.

«L’excuse me semble faible pour expliquer l’image de l’homme tétanisé qu’il projetait pendant le débat. Nous savons que la vie d’un président est chargée et chaotique, le problème est justement là. Son état est-il stable?» se questionne l’analyste politique Luc Laliberté.
Facultés
«Le simple fait qu’on doive relancer le président sur ses facultés cognitives à heure de grande écoute est incroyablement négatif pour un candidat», ajoute-t-il.
L’octogénaire avait une seconde excuse pour son piètre résultat au débat: Trump parlait même si son micro était coupé. «Même lorsqu’ils éteignaient son micro, il continuait à crier», a-t-il mentionné à l’animateur.
Notons que Donald Trump a refusé de se livrer à un tel exercice avec la chaîne.
«Je crois que Joe Biden, le dos au mur, ne pouvait ignorer la possibilité de cette entrevue à ABC, mais je ne crois pas qu’elle puisse contribuer à la relance du président. L’homme qui se présentait [hier] soir est celui des bons jours, c’est plutôt le cumul des mauvaises journées qu’il ne parvient plus à éviter», rappelle toutefois Luc Laliberté.
Encore une boulette
L’octogénaire a d’ailleurs commis une nouvelle gaffe en entrevue dans une radio de Philadelphie jeudi. Il s’est décrit comme «la première femme noire à servir le pays avec un président noir».
Biden s’est ainsi fourvoyé, alors qu’il s’exprimait au micro de la station radiophonique afro-américaine WURD, dans le cadre d’une vaste tournée médiatique pour la fête nationale des États-Unis.
Democratic Primary voters have one overarching sentiment: We need a candidate who will beat Donald Trump. (3/3)
— Congressman Brad Sherman (@BradSherman) July 5, 2024
Souhaitant courtiser les électeurs noirs, il a voulu souligner le fait qu’il avait été vice-président durant les deux mandats de Barack Obama et qu’il a nommé la toute première vice-présidente noire américaine, Kamala Harris.
Lors de son entrevue avec ABC, Joe Biden a assuré que «personne n’est plus qualifié que moi pour être président ou gagner cette élection.»
«Je ne parviens pas à déterminer si j’ai du respect pour la détermination et la confiance de Joe Biden en ses compétences ou si je suis surtout attristé par la perspective de le voir dilapider progressivement son héritage en vivant dans le déni de ses problèmes», conclut M. Laliberté.
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