«Je ne me cache pas du tout», assure Carney après avoir tourné le dos au «Face-à-Face»

«Je ne me cache pas du tout», a assuré Mark Carney après que le Parti libéral du Canada (PLC) eut confirmé qu’il ne partagerait pas la scène du traditionnel Face-à-Face de TVA. Pierre Poilievre propose, à la blague, de payer la note pour que le débat ait lieu.

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M. Carney a appuyé sa décision non pas sur le coût d’entrée inédit de 75 000$ ou sur sa maîtrise du français, mais sur l’absence d’un des deux chefs du Parti vert du Canada à ce débat, qui aurait eu lieu à quatre.

En avant-midi hier, le chef libéral avait lâché un «pourquoi pas». Quelques heures plus tard, le PLC a confirmé qu’il ne serait finalement pas de la partie, une décision qui a mené à l’annulation du débat.

«J’ai dit “pourquoi pas” si on a un débat avec tous les chefs de parti. Évidemment, le chef ou les chefs du Parti vert ne seront pas là dans le débat de TVA. Mais j’ai hâte d’avoir le débat avec tous les chefs des partis», a dit M. Carney à Halifax, mardi.

Malgré la somme demandée, le Bloc Québécois, le Parti conservateur du Canada et le NPD avaient confirmé leur participation au Face-à-Face. Le Parti vert, qui détient deux sièges aux Communes, n’a pas reçu d’invitation, car il n’en a aucun au Québec.

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Poilievre propose de payer

«Peu importe la raison, M. Carney devrait venir faire un débat Face-à-Face, et je suis même prêt à utiliser les fonds du Parti conservateur pour payer les frais», a lancé Pierre Poilievre, en banlieue de Toronto, mardi.

Le chef conservateur accuse son adversaire d’être «fragile».

«Si M. Carney est trop fragile et trop faible pour faire un débat en français chez TVA, il sera trop fragile et trop faible pour faire face à Donald Trump», a-t-il dit.

M. Poilievre se dit même prêt à payer pour la présence d’Elizabeth May ou de Jonathan Pedneault, co-chefs du Parti vert.

«Il se fout du Québec», dit Blanchet

Pour Yves-François Blanchet, le retrait de M. Carney est une «insulte aux Québécois», disait-il hier.

«Le chef libéral prétend avoir la force et le courage d’affronter Donald Trump, mais il n’a pas même celui de venir parler aux Québécois. Il se disqualifie et les Québécois porteront un jugement sans appel», a-t-il écrit sur X.

Le chef bloquiste, qui a été le premier à confirmer sa participation au Face-à-Face, en a rajouté une couche mardi.

«Il se fout du Québec, il ne s’intéresse pas au Québec ou il a peur de venir parler aux Québécois», a-t-il dit depuis Neuville, dans la région de Québec.

En entrevue avec Paul Larocque à LCN hier soir, le ministre de l’Identité canadienne, Steven Guilbeault, a affirmé qu’«il y a un certain malaise chez nous à ce qu’on demande aux partis politiques de payer un média pour participer».

M. Guilbeault a indiqué que M. Carney n’avait pas «toutes les informations en main» lorsqu’il a déclaré «pourquoi pas».

À Québec, le leader parlementaire du gouvernement Legault, Simon Jolin-Barrette, a dit regretter que le débat n’ait pas lieu.

«Le fait d’avoir le maximum de débats possible en français ça bénéficie à toute la francophonie canadienne. On encourage toutes les formations politiques à avoir le plus de débats en français», a-t-il déclaré.

Mark Carney prendra part aux débats en français et en anglais organisés par un consortium de médias les 16 et 17 avril prochains.

Pour la première fois cette année, TVA réclamait aux partis des frais d’entrée de 75 000$ pour avoir une place au débat. Le refus d’un seul des quatre principaux partis mènerait à l’annulation du rendez-vous télé.