«Je ne m’accroche plus vraiment à la possibilité de retourner dans la LNH» – Laurent Dauphin
L’attaquant du Rocket de Laval se dit pleinement heureux dans son poste de vétéran de 10 saisons dans la Ligue américaine


François-David Rouleau
Ce n’est pas parce qu’il a signé un rare contrat de deux ans le printemps dernier que Laurent Dauphin va s’asseoir sur ses lauriers avec le Rocket cette saison. N’ayant pas goûté à la LNH depuis 30 mois, l’attaquant en a fait son deuil. N’empêche, à sa 10e saison dans la Ligue américaine (LAH), il est prêt à connaître sa meilleure en carrière.
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Et cet objectif vient après sa meilleure campagne dans la LAH, l’an dernier, durant laquelle il a marqué 26 buts et totalisé 56 points en 63 matchs au calendrier régulier. Il en avait ajouté 9 à ses 11 présences en séries éliminatoires.
À l’âge de 30 ans et avec un contrat à un seul volet, Dauphin a cessé de rêver à un appel de la LNH.
«Dans ma carrière, je suis rendu à suivre et aider l’équipe. Si jamais je devais recevoir un appel d’en haut, je serai prêt. Mais je préfère continuer à livrer mon maximum, a-t-il expliqué en entrevue avec Le Journal à l’aube de la nouvelle saison du Rocket.
Le choix de second tour des Coyotes à l’encan 2013 croyait bien avoir fait ce dernier deuil de la LNH dans sa carrière professionnelle lorsqu’il avait mis le cap sur la Suisse en 2023. Mais son retour à Laval l’an dernier avait fait quelques étincelles dans son esprit. Il pensait pouvoir être l’un des rares moineaux à obtenir une autre chance «sur le tard».
Malgré sa meilleure saison en carrière, il n’a toutefois jamais reçu cet appel du grand club. Son compteur est resté bloqué à 56 matchs chez les Coyotes et 38 chez le Canadien.

Autres priorités
«Je ne m’accroche plus vraiment à cette possibilité de retourner dans la LNH. Je ne me lève pas le matin avec cet objectif. Je m’affaire à mes tâches avec le Rocket.»
Selon lui, évoluer à Laval dans l’environnement du Canadien l’a aidé à faire ce deuil.
«Ma famille est proche, l’ambiance à la Place Bell est semblable à celle de la LNH», a noté celui qui a porté les couleurs du Tricolore durant 38 matchs en 2021-2022 avant de retourner en Arizona la saison suivante.
«Notre groupe est très agréable aussi. J’ai un bon salaire et je joue dans une bonne ligue. À 30 ans, je me considère encore chanceux», a-t-il lâché.

Entre les lignes, on comprend qu’il n’accepterait pas pareil sort dans le paysage désertique de l’Arizona, avec les Roadrunners de Tucson par exemple.
En signant à nouveau avec le Rocket, Dauphin cherchait de la stabilité avec un pacte de deux ans, lui qui était abonné aux ententes d’une seule saison depuis l’expiration de son contrat d’entrée chez les pros. En plus d’évoluer près des siens et à proximité de sa ville natale de Repentigny, il endosse à merveille son rôle de mentor au sein d’une relève prometteuse pour le CH.
Du Dauphin à toutes les sauces
De plus, son entraîneur-chef, Pascal Vincent, continuera à l’utiliser à la manière d’un petit couteau suisse.
«S’il n’avait pas été là l’an dernier, je ne suis pas sûr que nous aurions terminé au premier rang dans la ligue», a rappelé Vincent à propos de celui qui a conclu la campagne au 22e rang des meilleurs pointeurs du circuit.

«Il était partout, a enchaîné l’entraîneur. En avantage numérique, en infériorité numérique, à l’aile, au centre. Il fut incroyable.»
Du même souffle, Vincent a aussi évoqué avoir tenu de sérieuses et difficiles discussions avec son attaquant. «On a vraiment connecté. On se dit les vraies choses. J’ai vraiment beaucoup de respect pour lui. C’est un vrai leader.»
Menant une équipe remplie de potentiels avec des attentes élevées, Dauphin espère qu’une autre campagne productive permettra de prolonger le chemin du Rocket jusqu’à la coupe Calder.