Relocalisée dans un appartement à 4200$ par mois: cette famille craint de se retrouver à la rue après une inondation dans leur logement
Impossible pour eux de se trouver un logement à Mascouche en ce moment


Clara Loiseau
Une famille de Mascouche ignore où elle vivra n’ayant pas les moyens de payer les 4200 $ de loyer pour le logement où elle a été relocalisée après une inondation en attendant de revenir vivre chez eux.
«Je ne dors plus depuis trois mois, c’est un stress constant parce que j’essaie de tout faire pour que ma famille ne se retrouve pas à la rue à cause d’un dommage qui n’est même pas notre responsabilité», laisse tomber avec découragement Geneviève Gervais, 38 ans.
Le 3 décembre dernier, alors qu’elle était en vacances à Disneyland avec toute sa famille, Mme Gervais apprend qu’une importante inondation s’est produite dans son logement. C’est que le tuyau du lave-vaisselle de son voisin du dessus s’est débranché.
«Il y avait entre deux à trois pouces d’eau chez nous. Ça a détruit plusieurs murs, les plafonds et plusieurs pièces n’ont plus d’électricité, on a beaucoup de vêtements et de meubles qui ont moisi», explique la mère de trois enfants de 9 ans, 7 ans et 5 ans.
Relocalisation coûteuse
Les dégâts sont tels que leur assureur a estimé que l’appartement était tout bonnement inhabitable. La famille de cinq a donc été obligée de passer trois nuits à l’hôtel avant d’être relocalisée, par l’assureur, dans un appartement «après-sinistre», grâce à un budget de relocalisation de 8000 $.
L’appartement, trouvé par la compagnie qui assure la famille Gervais, coûte 4200 $ par mois.

«Nous, on paie le montant de notre loyer, donc 1625 $ et l’assureur la différence, donc 2575 $. Mais vu le prix, le budget de l’assureur va être épuisé le 1er mars et nous on ne peut pas payer 4200 $ par mois de loyer!», explique celle qui est travailleuse sociale.
Car une fois le budget dépassé, l’assurance ne compensera plus le reste du loyer.
«On nous a dit qu’on devra soit assumer nous-même le prix ou retourner vivre dans notre appartement qui est inhabitable. Mais je n’irais pas vivre avec mes trois enfants dans un logement sans mur, sans plafond et où il manque d’électricité», explique Mme Gervais.
- Écoutez l'entrevue de Yasmine Abdelfadel avec Geneviève Gervais, maman de la famille de trois enfants sur QUB radio :
Coincés
Depuis l’important dégât d’eau, seuls des travaux de démolitions ont été entrepris dans le logement de la famille.
«Au début, on nous a dit que les travaux devraient être finis au mois d’avril, c’est ensuite passé à mai, maintenant on nous parle du mois d’août. Mais à partir du 1er mars, plus personne ne nous aide à compenser notre loyer! Comment va-t-on faire?», se questionne Mme Gervais.
Ni l’assurance de leur propriétaire ni l’assurance du locataire responsable de l’inondation n’acceptent de payer la différence de prix, soutient Mme Gervais.

Cette dernière a également tenté de se trouver elle-même un logement moins cher.
«On ne peut pas quitter Mascouche parce qu’on ne veut pas déraciner nos enfants qui sont déjà très troublés par tout ce qui se passe, mais il n’y a rien de disponible dans nos critères», affirme-t-elle en expliquant chercher tous les jours une solution.
Actuellement, aucun 5 1⁄2 n’est disponible dans la municipalité, même sans limiter le prix du loyer, a pu constater Le Journal. Les seuls loyers qui correspondent aux critères de la famille sont disponibles seulement dans quelques mois.
«On est comme coincé», regrette Mme Gervais.
À l’heure d’écrire ces lignes, l’assureur de la famille n’avait pas encore répondu à nos questions.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.