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L'article provient de TVA Nouvelles

«Je n'ai pas besoin de ça en plus»: des patients en oncologie de l'hôpital de Chicoutimi affligés par la chaleur accablante

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TVA Nouvelles

2025-08-12T20:09:54Z
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«Je me bats pour ma vie, je n'ai pas besoin de ça en plus.» Ces mots de Julie Landry résonnent dans les couloirs surchauffés de l'hôpital de Chicoutimi. 

Atteinte d'un cancer du col de l'utérus de stade 4 inopérable, elle doit non seulement lutter contre sa maladie, mais aussi contre une chaleur suffocante qui règne dans son unité de soins.

En pleine canicule estivale, les patients en hémato-oncologie ont été relocalisés dans une aile non-climatisée en raison de travaux de rénovation débutés début août.

Une situation que Mme Landry qualifie d'«inhumaine» alors que le thermomètre affichait plus de 29 degrés lundi soir.

«C'est comme inhumain d'être cinq ou six dans une chambre où la température atteint 40 degrés, surtout quand certains patients sont en fin de vie,» déplore-t-elle.

Les fenêtres, qui s'ouvrent à peine, n'offrent en effet aucun soulagement. Les ventilateurs initialement installés auraient été retirés pour éviter la propagation de bactéries, laissant les patients sans alternative pour se rafraîchir.

«La première journée de la canicule, on nous donnait des sacs de glace pour le cou. Je trouve ça inacceptable pour des personnes comme nous qui se battent pour leur vie,» témoigne Julie Landry.

Le personnel soignant aurait même dû éteindre les lumières en journée pour tenter de limiter la hausse de température.

Cette situation éprouvante affecte également le personnel hospitalier.

«Les soignants ne sont pas bien non plus. Ils doivent nous piquer, avec un stress supplémentaire», observe Mme Landry.

Julie Boivin, présidente du Syndicat des professionnels en soins du Saguenay-Lac-Saint-Jean, confirme: «toutes les unités de soins sont touchées. Les patients ont besoin de plus d'hydratation, le personnel est fatigué.»

Le CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean, par la voix de sa porte-parole Mélissa Bradette, évoque des contraintes techniques.

«Notre capacité électrique est limitée pour ajouter de la climatisation. Nous devons prioriser certains secteurs comme le bloc opératoire.»

L'établissement affirme avoir installé trois climatiseurs dans l'unité relocalisée et envisage l'ajout de génératrices.

Pour Julie Landry, hospitalisée en raison de fièvre pendant ses traitements, la situation est claire: «je suis à la bonne place quand on est malade, mais je serais mieux chez nous.»

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