Meurtre de Marie Trintignant: un juge regrette d’avoir autorisé la libération de Bertrand Cantat


Raphaël Gendron-Martin
L’ancien juge d’applications des peines qui a libéré Bertrand Cantat admet aujourd’hui avoir fait des erreurs. Le chanteur de Noir Désir s’était vu accorder une libération conditionnelle en 2007, à peine quatre ans après le meurtre de sa conjointe, Marie Trintignant.
Invité sur le plateau de C l’hebdo, sur France 5, Philippe Laflaquière a mentionné qu’il avait été guidé à l’époque par «les efforts d’insertion» de Cantat. Mais il reconnaît que des erreurs ont été commises, à la fois sur «la perception de sa psychologie» que sur «l’emprise» qu’il avait sur Krisztina Rady, son épouse qui s’était enlevé la vie en 2010.
«L’experte psychiatre a dépeint Bertrand Cantat comme immature affectivement, présentant une fragilité narcissique, une dépendance affective, mais sans trouble psychopathique», a dit Laflaquière.
🔴 Affaire Bertrand Cantat :
— C l’hebdo (@clhebdo5) April 11, 2025
« La première impression, c’était celle d’un détenu bien perçu. Avec le recul, je me dis peut-être que je me suis trompé sur la perception de sa psychologie » confie Philippe Laflaquière, ex-juge d’application des peines, ce samedi à 18h55 #CLHebdo pic.twitter.com/x2nfJ0fm5w
Bouleversé
«L’impression que j’ai eue était celle que m’ont restituée les personnels du centre de détention, c’est-à-dire effectivement une personnalité très calme, très pacifique, bien perçue par les autres détenus. Il était serviable, il donnait des cours de guitare, poursuit-il. Peut-être qu’avec du recul, je me dis que je me suis trompé, que l’on s’est trompé [sur l’impression que leur avait donnée Bertrand Cantat].»

Mentionnant avoir été «bouleversé» quand il a appris le suicide de Krisztina Rady, le juge Laflaquière a indiqué que si celle-ci avait déposé une plainte, «il est à peu près certain que la conditionnelle aurait été révoquée».
Documentaire sur Netflix
Cantat avait reçu une libération conditionnelle en 2007, pour bonne conduite. Il a obtenu une libération totale en 2010, six mois après le suicide de Krisztina Rady. Cette dernière avait évoqué dans sa lettre d’adieu la responsabilité de Bertrand Cantat.
Par ailleurs, un nouveau documentaire sur Netflix, De rockstar à tueur: le cas Cantat, revient sur toute l’affaire. Coréalisé par la journaliste du média français Le Point, Anne-Sophie Jahn, il donne notamment la parole à l’entourage de Marie Trintignant.
– Avec Le Point