«Je l’ai haïe, Carole» : Silvi Tourigny se débarrasse de son col roulé et se dévoile enfin comme elle est dans son premier spectacle solo

Après plus de 15 ans à rouler sa bosse en humour, l’humoriste Silvi Tourigny présentera dans quelques jours son tout premier spectacle solo à l’Olympia de Montréal. 

Intitulé En feu — un titre qui fait notamment écho aux commentaires des spectateurs venus la saluer après des shows, mais aussi à sa chevelure rousse flamboyante —, ce spectacle lui servira de carte de visite pour se révéler au public, loin du col roulé de son populaire personnage Carole, qui l'a fait connaître.

Ces dernières années, Silvi Tourigny, qui avait presque renoncé à l’idée de présenter un jour son propre one-woman-show, a eu recours à une séance d’IMO (intégration par les mouvements oculaires) — une technique proche de l’hypnose — pour apprendre à cohabiter avec son personnage de Carole, mais aussi à laisser exister Silvi sur scène.

«Ç’a été lourd à porter pendant un bout. Je l’ai haïe, Carole. Je me suis rendue à un point où je la détestais, comme si elle avait beaucoup plus de visibilité et de lumière que Silvi», a-t-elle confié en entrevue avec l’Agence QMI.

«J’étais rendue en genre de compétition avec mon propre personnage. Je me souviens d’avoir dit ça à ma psy et de lui avoir demandé si elle trouvait ça weird, mais elle, elle trouvait ça fascinant. Elle trippait au bout», a raconté l’humoriste, amusée.

«Ce qui était difficile, dans mon cas, c’est que Carole, c’est un personnage né à l’opposé de Silvi. [...] Il y avait quelque chose, même physiquement, que je trouvais difficile à restreindre... Moi, je gesticule, je suis expressive. À petite dose, j’ai du fun à faire Carole, mais la jouer plus de 12 minutes... mon Dieu... je veux mourir à la fin», a poursuivi Silvi Tourigny, qui ne voit aujourd’hui plus Carole comme une menace, mais plutôt comme une alliée lui permettant d’explorer des zones qu’elle n’oserait pas aborder en tant que Silvi.

«J’ai tellement fait de Carole, c’est comme si pendant un bout, je me suis mise à plus connaître Carole que Silvi. Mon écriture est beaucoup plus facile en Carole. Je n’ai pas besoin de le roder si souvent que ça, parce qu’on dirait que je connais tellement bien ses patterns, ses façons de puncher, tandis que Silvi, c’est plus personnel, c'est toujours plus près de la vérité», a-t-elle ajouté.

C’est d’ailleurs cette très drabe et monotone Carole qui réchauffera la salle de l’Olympia le 21 mai prochain, avant de laisser toute la place à Silvi Tourigny.

Pour cette grande soirée, l’humoriste marquera sa séparation d’avec son alter ego jusque dans sa tenue de scène.

«Je voulais un costume un peu sexy, mais pas trop. J’avais envie de jouer avec mon look, surtout qu’avec Carole, on m’a tellement vue en col roulé et en jogging. Là, en Silvi, je voulais faire différent», a-t-elle expliqué.

«Les femmes au Québec, on est quand même conservatrices dans nos looks [de scène]. On ne veut pas être trop sexy pour ne pas déconcentrer le regard du public. On veut que les gens se concentrent sur nos blagues. Pourtant, je vois beaucoup d’humoristes américaines qui osent, qui portent des gros décolletés, par exemple», a souligné la comique, qui a assuré les premières parties de Cathy Gauthier pendant neuf ans et qu’on a récemment pu voir dans la websérie Ils sont parmi nous.

Dans son premier opus, l'humoriste abordera entre autres la parentalité ainsi que ses passions pour la moto, la danse et les animaux - avant de devenir humoriste, elle a d’ailleurs été technicienne en santé animale.

Silvi Tourigny s’est entourée de sa fidèle collaboratrice Marie-Hélène Lapierre, avec qui elle travaille depuis l’École de l’humour, ainsi que de Phil Gendron et Pierre-Bruno Rivard. La mise en scène est signée par François Bernier.

Pour connaître toutes les dates de la tournée de Silvi Tourigny, consultez son site Web.