«Je considère qu’il a été victime d’un meurtre»: le père d’un adolescent mort d’une surdose de fentanyl veut faire changer le Code criminel
Lutte contre le fentanyl

Yannick Beaudoin
Près de deux ans après le décès de son fils à la suite d’une surdose de fentanyl, Christian Boivin réclame des changements au Code criminel pour que les vendeurs écopent de peines plus sévères.
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Le 22 décembre 2023, Mathis Boivin a rendu l’âme à 15 ans, après avoir consommé cette puissante drogue. Son père, qui donne maintenant des conférences dans des écoles pour sensibiliser les jeunes aux dangers du fentanyl, affirme que la crise ne fait qu’augmenter depuis la mort de son fils.
«Chaque mois, c'est plus dangereux», a mentionné le père endeuillé en entrevue à l’émission de Benoit Dutrizac à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes du 99,5 FM à Montréal.
Entre avril 2024 et mai 2025, le Québec a enregistré 638 décès liés à une intoxication suspectée aux opioïdes ou à d’autres drogues.
Le Parti Québécois a même lancé dimanche une pétition qui propose diverses solutions pour enrayer le fléau des opioïdes.
«C'est un pas dans la bonne direction, mais je pense qu'il manque des choses», affirme Christian Boivin. Celui-ci estime qu’il faut d’abord s’attaquer à la réduction des méfaits.
«C'est bon d'avoir une pétition, c'est bon d'avancer, mais ce n’est pas assez vite à mon goût», ajoute-t-il.
Lors du Congrès de la CAQ, à Gatineau, il a été question des peines contre l’incitation des mineurs à la criminalité, signe que cet enjeu fait toujours partie des discussions au sein de la classe politique.
«Le sujet monte, mais je trouve qu'il ne monte pas de la bonne façon parce que c'est prouvé que ce n'est pas en criminalisant qu'on va régler le problème. La drogue, il va toujours y en avoir. J'aime mieux un peu les mots qui ont été choisis par le PQ quand ils parlent d'identifier, c'est quoi la cause de la consommation. C'est quoi le trauma en arrière? Qu'est qu'est-ce qu'on fait pour prévenir que les gens commencent à consommer? C'est plus en amont qu'il faut agir que dire: on va criminaliser plus, parce qu'en criminalisant, on stigmatise les consommateurs. S'ils sont stigmatisés, ils consomment tout seuls», explique le père de Mathis Boivin.
Ce dernier est d’avis que les peines contre les vendeurs et trafiquants de drogue sont trop clémentes.
«Ce que je pense qu'il faudrait qu'il arrive, [...] c'est de changer le Code criminel pour être capable d'accuser pour un meurtre non prémédité», clame Christian Boivin.
«Si quand quelqu'un décède d'une surdose puis qu'on a la preuve de qui a vendu la substance, bien, ça reste un meurtre. Moi, Mathis, je considère qu'il a été victime d'un meurtre», ajoute-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.