«Je braillais toute mon âme»: la première policière du Québec raconte ses débuts douloureux
Agence QMI
Il y a 50 ans, en juin 1975, Nicole Juteau devenait la première policière assermentée de l’histoire du Québec. Elle revient sur ce moment marquant pour la Sûreté du Québec et pour l’égalité entre les sexes.
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En 1975, l'année internationale de la femme, Nicole Juteau entre dans l’histoire en devenant la première femme policière au Québec.
Une première qui ne s’est pas faite sans heurts. «C'était très difficile, surtout au début. Quand j'ai commencé à faire de la patrouille, il n'y avait qu’un policier qui voulait travailler avec moi. Les autres, ils avaient été forcés», a-t-elle indiqué au micro de Benoit Dutrizac en entrevue à QUB radio et télé, diffusée sur les ondes du 99,5 FM Montréal, jeudi.
Victime de harcèlement, elle raconte que son logement avait été incendié à l'époque et elle ne pouvait compter sur aucun soutien.
«J'avais une phrase que j'avais prise depuis le début: "ils ne m’auront pas"», a-t-elle souligné.
Chaque jour, elle puisait sa force dans sa résilience. «Je partais, puis j'allais à l'église, puis là je braillais tout mon âme».

Son intégration a été lente: une deuxième femme n’a rejoint les rangs de la Sûreté du Québec que 11 mois après son arrivée.
Pourtant, elle a persévéré, se distinguant par une approche différente dans les interventions, et plus tard en s’impliquant dans le crime organisé.
«Les gars me demandaient. Moi j'étais toujours oui. J'ai jamais dit non», a affirmé Nicole Juteau.
Aujourd’hui, la brave pionnière souligne les progrès réalisés. «Tu vois, à la Sûreté du Québec, on est 1400 femmes maintenant dans tous les métiers», s'est-elle réjoui.
Voyez l'entrevue complète de Nicole Juteau dans la vidéo ci-dessus