«J’aurais aimé ça être Guy Lafleur» - Alexandre Daigle


Frédérique De Simone
Aujourd’hui analyste à TVA Sports, Alexandre Daigle s’est ouvert en toute transparence sur sa carrière de hockeyeur au micro de Marie-Claude Barrette dans le plus récent épisode du balado Ouvre ton jeu.
Il y a notamment révélé que tenir la vedette du documentaire The Chosen one sur Prime Video, l’avait réconcilié avec sa carrière sportive et lui avait donné l’impulsion de revenir dans l’œil du public.
«Aujourd’hui quand je me regarde, je vois un homme vraiment de bonne humeur. Avant je voyais un gars que personne ne connaissait et j’ai trouvé ça triste pendant beaucoup d’années», a-t-il dit, expliquant que les commentaires négatifs à son sujet avaient eu un impact sur lui quand il jouait dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
«[Ma bonne humeur] c’était ma plus grande qualité, mais le monde l’ignorait. J’ai arrêté le hockey en 2010 et je me suis tenu loin des médias parce que j’avais encore l’impression que les gens avaient la même image qu’ils avaient de moi à 25, 26, 27 ans», a-t-il dit.
«À toute les fois que j’entendais parler de moi c’était toujours dans le négatif. Je trouvais ça dommage. J’aurais aimé ça être Guy Lafleur ou Maurice Richard. Mais on dirait que quand les gens te voient comme le prochain Guy Lafleur, Maurice Richard ou Mario Lemieux et que tu ne l’es pas, c’est comme si tout était pourri. Et après dans ta tête tu te mets à le penser aussi», a ajouté le hockeyeur qui a joué près de 700 matchs dans la LNH.

«On dirait que j’ai eu une bouée de sauvetage avec le documentaire», a ajouté le premier choix au repêchage de 1993.
À son entrée dans la LNH, Alexandre Daigle a signé un contrat de 5 ans avec les Sénateurs d’Ottawa et faisait partie des joueurs les mieux payés de la ligue à une époque où les plafonds salariaux n’étaient pas encore instaurés.
Après de nombreux échanges, il a ensuite pris une pause de 2 ans à la fin de la saison 1999-2000, avant de rejoindre les Penguins de Pittsburgh en 2002.

«Dans ce temps-là, le bien-être mental, on ne voulait pas en parler, parce que ta carrière aurait été finie. Il n’y avait pas d’ouverture là-dessus», a-t-il dit à Marie-Claude Barrette, avouant avoir regretté de ne pas avoir consulté de psychologue sportif à cette époque.
Il s'est aussi rappelé un épisode, où il avait perdu toute sa motivation, à 15 ans, après avoir atteint son objectif de marquer 50 buts en une saison dans le midget AAA. «Quand c’est arrivé, c’est comme si toutes les lumières s’étaient fermées et je n’étais plus capable de me dire “OK, maintenant je m’en vais junior. Je veux faire ci je veux faire ça”. La game d’après je ne voulais plus jouer. Sur le banc, je pleurais», a-t-il dit.

Montréal n’a jamais été une option
Alexandre Daigle a souvent rêvé de jouer pour les Canadiens de Montréal, mais en vrai, faire partie de l’équipe n’a jamais fait partie de ses plans. «Moi j’avais vraiment hâte d’avoir 21 ans pour aller dans les bars aux États-Unis. Rester à Montréal ça n’a jamais été mon objectif. Le temps que j’allais avoir dans la Ligue nationale, je voulais que ce soit ailleurs qu’à Montréal», a indiqué l’ex-hockeyeur originaire de Laval qui avait envie de découvrir autre chose.
«Montréal, après avoir fait la rue St-Laurent une couple de fois, tu as compris que c’est un one way et un moment donné ça arrête», a-t-il ajouté.