Japon: inspection d’une base militaire américaine après une pollution chimique de l’eau

AFP
Les autorités japonaises ont effectué vendredi une «inspection» sur une base aérienne militaire américaine à Tokyo après avoir découvert en octobre que des produits chimiques potentiellement cancérigènes s’étaient échappés du site, a indiqué un porte-parole du gouvernement nippon.
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Des agents de plusieurs institutions, dont le ministère de la Défense et le gouvernement métropolitain de Tokyo, ont mené une «inspection sur place» sur la base de Yokota, dans la capitale japonaise, a déclaré Fumitoshi Sato.
«Cette inspection a été réalisée en réponse aux inquiétudes des résidents locaux, et nous continuerons à travailler avec Washington», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
En octobre, Tokyo avait été informé par l’armée américaine que de l’eau contenant des «acides perfluorooctanesulfoniques» (PFOS) avait été rejetée à partir de la zone d’exercice de lutte contre les incendies située sur la base, a précisé M. Sato.
Ces PFOS sont des composants chimiques synthétiques appartenant à la catégorie des PFAS, surnommés «polluants éternels», car, faute de se dégrader facilement, ils s’accumulent dans l’air, le sol, les rivières et dans le corps humain.
Ces substances sont classées au niveau international au rang des «polluants organiques persistants» au titre de la Convention de Stockholm, et considérées comme «potentiellement cancérigènes pour l’homme» par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
«Les PFAS sont une préoccupation commune aux activités industrielles, militaires et civiles dans tout le Japon, quelle que soit la nationalité [de l’entité], a réagi auprès de l’AFP le bureau des affaires publiques de la base aérienne de Yokota.
«Nous restons déterminés à protéger la santé de notre personnel, de leurs familles et des communautés environnantes», a-t-il ajouté, précisant que la base respecterait tous les accords et obligations qui s’y appliquent et coopérerait étroitement avec le gouvernement «pour trouver des solutions durables».
La présence militaire des États-Unis au Japon suscite régulièrement le mécontentement de la population locale, une frustration récurrente dans l’île méridionale d’Okinawa, où sont localisés la moitié des 50 000 soldats américains déployés dans le pays.
Cette île, qui représente seulement 0,6% du territoire japonais, est stratégiquement située à l’est de Taïwan, point de friction entre les États-Unis et la Chine.
En 2012, les États-Unis avaient annoncé qu’ils redéploieraient 9000 marines stationnés à Okinawa, dont les habitants se plaignent des nuisances excessives que génèrent les activités militaires, notamment liées à la pollution sonore et aux accidents d’hélicoptères.
Des épisodes de pollution de l’eau aux PFAS ont également été imputés aux bases américaines d’Okinawa.
En fin de semaine dernière, l’opération de transfert a débuté par un détachement d’environ 100 marines de soutien logistique depuis Okinawa vers le territoire américain de Guam, dans l’océan Pacifique.