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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

«J’annule ma réservation»: des Québécois renoncent à la voiture électrique qu'ils ont commandée

Solène Besnard, directrice adjointe de Motion Nissan de Longueuil, pose devant le nouveau VUS multisegment électrique Ariya, très recherché en ce moment.
Solène Besnard, directrice adjointe de Motion Nissan de Longueuil, pose devant le nouveau VUS multisegment électrique Ariya, très recherché en ce moment. Photo Francis Halin
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Francis Halin

2023-09-08T04:00:00Z
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Des Québécois qui attendaient depuis des années sur une liste d’attente leur voiture électrique de rêve renoncent finalement à l’acheter en raison de son prix qui s’est envolé avec les hausses du taux d’intérêt.

• À lire aussi: Des voitures électriques américaines envoyées au Québec

«J’annule ma réservation.» Cette phrase, Solène Besnard, directrice adjointe de Motion Nissan de Longueuil, l’a entendue souvent ces derniers mois.

Quand elle prenait le téléphone pour annoncer à son client que son électrique était enfin arrivée, plusieurs changeaient d’idée en voyant la hausse de prix.

«''Avec un taux de 3% de financement rendu à 8%, c’est trop pour moi'', m’ont lancé plusieurs clients», dévoile Solène Besnard, spécialiste de l'électrique.

Même avec le rabais de 7000$ du provincial et de 5000$ du fédéral, totalisant 12 000$, ils sont nombreux à avoir tourné le dos à leur achat à cause de l’inflation galopante.

  • Écoutez la chronique automobile avec Antoine Joubert via QUB radio :

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Objectif 2 millions

Alors que le premier ministre François Legault rêve de voir deux millions de véhicules électriques sur nos routes d’ici 2030, Le Journal a constaté que l’appétit des Québécois pour l’électrique ne se démentait pas, mais que l'inflation avait l'effet d'une douche froide.

En 2017, à peine 8156 véhicules électriques sur 4,8 millions étaient immatriculés au Québec, soit moins de 1%, selon la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). L’an dernier, ce chiffre a atteint les 90 912 sur 5 millions, soit près de 2%.

«Quand l’essence augmente, on voit qu’il y a beaucoup plus d’appétit pour l’électrique. Quand ça diminue à la pompe, on sent la demande baisser aussi», note Solène Besnard. «Ça se passe plus dans le portefeuille», résume-t-elle.

Chez nos voisins américains, certains lèvent des drapeaux rouges.

Une bulle?

Fin août, un article du Wall Street Journal est allé jusqu’à dire que l’électrique était carrément «une bulle qui se dégonflait» au pays de Biden.

Véhicules deux fois plus en surplus que ceux à essence, rabais pour les écouler au plus vite, prix moyen en baisse de 20% par rapport à l’an dernier... le quotidien a mis en lumière des données de Cox Automotive, une firme qui analyse le marché de l'automobile.

Mais au Québec, la situation est tout autre, selon Martin Archambault, spécialiste de l’électrique et producteur du balado Silence on roule.

«Le capital de sympathie des Québécois pour les véhicules électriques est immensément plus grand que celui de l’Américain moyen», avance-t-il.

«La Californie et la Nouvelle-Angleterre sont plus proélectrification. On en vend aux États-Unis, mais ils n’ont pas partout une prédisposition comme nous avec l’électricité propre», ajoute-t-il.

Pour Daniel Breton, l’appétit des Américains pour les véhicules électriques reste grand, quoi qu'on en dise.

«Pour la première fois en juin 2023, les États-Unis ont dépassé les 10% de ventes de véhicules électriques, comme le Canada», conclut-il.

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