«J’ai travaillé pendant 30 ans pour une bannière très connue au Québec. Pour des raisons de rentabilité, me dit-on, on m’a annoncé que mes services ne seraient plus requis...»

Louise Deschâtelets
J’ai travaillé pendant 30 ans pour une bannière très connue au Québec. Pour des raisons de rentabilité me dit-on, on m’a annoncé que mes services ne seraient plus requis à compter du 1er juillet prochain. Je ne la nommerai pas parce que j’aurais l’impression de mordre la main qui m’a nourri et nourri ma famille pendant autant d’année.
C’est vrai que j’ai 65 ans, et qu’engager un plus jeune à ma place va leur coûter moins cher. Mais moi j’aurais fait encore quelques années, vu que j’ai encore bon pied bon œil pour mon âge, et que j’aurais besoin de ce surplus d’argent avant de prendre ma retraite. Mais ils n’ont rien voulu savoir, même si plein de clients se plaignent de ne plus recevoir le service que je suis en mesure d’offrir avec mon expérience.
La Compagnie est désormais dirigée par des jeunes qui ne veulent voir que des jeunes sur le plancher pour rajeunir l’entreprise. Et les jeunes qui sont sur le plancher ne veulent rien savoir des gens de mon âge. Ils ne sont même plus intéressés à écouter nos conseils alors qu’ils en auraient tant besoin. Mais comme me dit ma blonde qui a vécu la même chose: C’est ça la vie...tu nais, tu grandis, tu donnes tout ton jus, et on te pousse vers la sortie. Ce qui veut dire que même si une personne âgée comme moi sent encore un peu de sève en elle et qu’elle ne voudrait pas que ça se perde, elle perd son temps à défendre son droit à travailler !
J’ai aussi le droit de vivre
Vous avez le droit de vivre, comme celui de revendiquer votre droit au travail. Mais comme j’imagine que vous avez dû faire jouer vos privilèges syndicaux, et que vous n’avez d’autre choix que d’accepter votre sort, je vous conseille de vous tourner vers les autres possibilités qui s’offrent à vous. Et de grâce, cessez de penser que vous êtes inemployable avant d’avoir tout tenté.